Sam Merrill est un des joueurs les plus âgés de la draft, il est assez logique que la maturité de son jeu en fasse un des joueurs les plus NBA ready de la cuvée. Il est originaire d'une petite ville sympathique de l'Utah, extrêmement croyant ce qui explique son âge : avant de débuter la fac' il a effectué une mission de deux ans au Nicaragua avec une église mormone. En revenant, il a naturellement choisi la fac' de Utah State, où sa soeur avait été une joueuse de soccer et où ses parents ont été à la fac'. "Je voulais rester proche de chez moi", expliquait le prospect dans une interview à USA Today. Dans une équipe médiocre, il parvient à devenir titulaire en cours de saison freshman (1e année), avant de s'installer définitivement au poste 2-3 les trois années suivantes. Ces deux dernières saisons, Utah State était une des places fortes de la Mountain West Conference, une des Mid-Majors (hors conférence du top 6) les plus relevées du pays, notamment grâce au développement de Merrill, qui avait plus de responsabilités avec le ballon, mais aussi avec l'arrivée de Neemias Queta, pivot Portugais longtemps sur les radars d'Envergure avec un gabarit impressionnant. 

Au niveau purement statistique, Merrill est évidemment avant tout un excellent shooteur : 89% en carrière aux LF et 42% à trois points sur plus de 750 tentatives, c'est l'élite. À l'origine il fonctionnait uniquement en catch and shoot, mais il s'est diversifié : shoot après feinte et pas de décalage, shoot après course pour entrer dans une fenêtre de passe, shoot après pris de multiples écrans et, enfin, shoot en sortie de dribble. Tout le package donc, ce qui lui permet de peser sur la défense adverse, qui le craint, d'avoir des ouvertures de drives, de pouvoir aller au cercle, donc de prendre des décisions : souvent les bonnes. C'est l'autre caractéristique de Merrill : un taux d'usage assez haut (25%), un taux de passes décisives aussi (22%) mais seulement 9% de balles perdues, ce qui est excellent (2,5 A/TO) pour sa position. Sam va régulièrement au cercle avec une réussite moyenne (3,65 tentatives par match pour 58% de réussite).

Défensivement, Merrill profite de son gabarit pour pouvoir switcher, au niveau NCAA, sur les postes 1 à 4, ce qu'il ne pourra évidemment pas faire en NBA. Il a souvent manqué de rapidité pour défendre sur les petits, évidemment de taille pour pouvoir stopper les plus grands gabarits. Surtout, il semblait parfois manquer de coffre (pas de volonté, on y reviendra) pour pouvoir jouer à 100% en défense ET supporter son rôle offensif. Merrill apparaissait un peu grassouillet, poupon, alors qu'il était souvent le plus âgé sur le parquet. Pendant le draft process, Merrill a perdu 5 kilos, il est passé sous les 10% de taux de graisse, a-t-il affirmé à la presse locale. En fin de saison déjà, il avait montré face à Malachi Flynn (pick #29 de cette draft) une faculté à bouger latéralement intéressante, à faire pivoter ses hanches pour changer de direction, mais aussi à utiliser son haut du corps robuste pour passer au-dessus des écrans.

 

En NBA, aux Bucks, Merrill n'aura pas le ballon en main et devra bouger avec intelligence pour arriver dans les angles de vues de Giannis (Holiday dans une moindre mesure). Très intelligent, il saura le faire et exécuter des catch and shoot rapides et précis. Si la défense "ferme", il sait driver (bon handle) et conserver le décalage en prenant la bonne décision. Évidemment, le niveau athlétique qu'il a connu est deux tons en-dessous de celui de la NBA, il devra monter en gamme, mais en lisant ses interviews et en observant ses réseaux sociaux, il paraît peu probable que Sam devienne un poison dans le vestiaire. Surtout, pour avoir du temps de jeu, Merrill devra défendre. On l'imagine assez mal au poste avec efficacité sur des 5 et des 4, mais il pourrait résister à des 3. Sur les extérieurs, sa vitesse sera toujours un frein, et s'il a défendu Flynn plutôt efficacement en NCAA, ce dernier sera plutôt en bas de l'échelle niveau vivacité en NBA. Clairement, Merrill ne sera jamais un joueur qui apporte une différence en défense, mais il peut, avec du travail et un bon conditionnement, parvenir à la moyenne. Avec son haut de corps fort, son tir, son expérience, il ressemble clairement à certains choix judicieux de 2nd tour. Contributeur dès cette saison ? Et pourquoi pas.