Nouvelle génération dorée pour l'Espagne ?
Il y a 2 ans
Pays hôte et dans le groupe des favoris pour ce championnat du monde u17, la Roja était attendue par les observateurs vu les talents qui composent le groupe. Une nouvelle génération qui a tenu tête aux Etats-Unis, pour finalement terminer le tournoi avec l'argent autour du cou. Qui sont les meilleurs prospects espagnols ? Voilà notre rapport de compétition.
La découverte
Izan Almansa - 2.07 m - Overtime Elite
12.1 points, 11.9 rebonds, 1.6 passe, 1.6 contre de moyenne en 29 minutes de temps de jeu
Pensionnaire de la Overtime Elite, comme le Français Alexandre Sarr, c’était la première fois qu’on voyait Izan Almansa "en vrai". Et comme son compère tricolore, l’Espagnol est entré petit à petit dans son tournoi. Jusqu’à sa nomination en tant que MVP de ce championnat du monde.
Poste 5 longiligne, Izan Almansa a énormément été actif aux rebonds lors de ce tournoi. En double-double sur pratiquement toutes les rencontres disputées, le joueur d’OTE a totalement dominé dans cet aspect du jeu, avec 4.4 rebonds offensifs (dont 8 contre les Etats-Unis) et 7.4 défensifs. Soit près de 12 rebonds de moyenne (11.9).
En attaque, l’Ibérique a un profil de rim-runner. Il s’est surtout illustré près du cercle, avec un footwork intéressant. On notera toutefois un manque de puissance pour prendre l’avantage sur ses vis-à-vis directs et des finitions majoritairement main droite. À l’instar de son compère intérieur Aday Mara, Izan Almansa sait passer. Du renversement à une main, du short-roll et de bonnes extra-passes rapides. Offensivement, la marge de progression se trouve au niveau du tir (mi-distance et de loin), mais aussi sur la rapidité sur la prise de décision.
Défensivement, le joueur d’Overtime est polyvalent. Il s’occupe principalement des intérieurs, mais il peut également switcher et aller embêter certains extérieurs. La marge de progression se trouve ici sur la protection du cercle. Il termine avec 1.6 contre de moyenne. Une stats boosté par 7 contres face à l’Australie (autrement 3 matchs à 0 contre et 2 avec 1 seul).
Les connus
Aday Mara - 2.20 m - Saragosse
12.6 points, 5 rebonds, 1.9 contre de moyenne en 18 minutes de temps de jeu
C’est la seconde fois que l’on avait l’occasion de regarder Aday Mara en vrai. La première fois, c’était en avril lors de tournoi ANGT à Varese en Italie. Il évoluait avec son club, Saragosse. Début juillet, on l’observait dans un contexte différent, entouré de meilleurs joueurs. On a vu la différence d’impact que le pivot de 2m20 peut avoir.
Sous le maillot de la Roja, contrairement à Varese, Aday Mara a montré plus que des flashs, notamment à la passe, l’élément le plus impressionnant de son jeu. Avec l’Espagne, la natif de Saragosse était recherché pas ses coéquipiers et utilisé comme un véritable point d’appui. Du haut de ses 2m20, l’intérieur a passé à une main, à deux mains, sur jeu placé, en transition, à rebond, intérieur-extérieur et inversement.
En plus de bien voir le jeu et savoir passer, l’Ibérique peut marquer de n’importe où sur le terrain. Principalement utilisé près du cercle, Aday Mara s’est écarté pour tirer à mi-distance et à trois points. Près du panier, l’intérieur, doté d’un bon footwork, peut terminer avec les deux mains : en dunk, spin pour un lay-up ou en hook-shot. Un peu plus loin du panier, le numéro 15 espagnol s’est contenté de catch-and-shoot en étant, parfois, servi sur pick-and-pop. La mécanique est intéressante malgré le manque d’angle au niveau du coude.
Défensivement, Aday Mara s’est illustré par sa défense en drop-coverage en protégeant le cercle (1.9 contre/match). Il va de soit qu’il ne peut défendre que sur les intérieurs, mais sa taille et envergure dissuadent énormément les adversaires. Côté mobilité, malgré son gabarit, l’Espagnol n’est pas gêné par son corps et bouge relativement bien.
Si on devait lui reprocher quelque chose, il faut se pencher sur le rebond. Avec seulement 5 prises par match, l’Espagnol a étonnamment été en retrait dans cet aspect du jeu, malgré sa taille. Taille qui, sur certains matchs, a été un handicap : Aday Mara a rarement terminé les rencontres sur le terrain, notament en finale face aux USA en finale (18 minutes de présence en moyenne).
Hugo Gonzalez - 1.93 m - Real Madrid
9.3 points, 5 rebonds, 1.1 passes de moyenne en 22 minutes de temps de jeu
Vu pour la première fois dans un tournoi u16 à Bassano, en Italie, Hugo Gonzalez avait marqué par sa facilité à savoir tout faire mais également par son fort tempéreraient sur le terrain. Un dernier point qui a refait surface ces derniers mois. Heureusement, le premier point a également fait parler lors de la phase finale U16 qu’il a disputé avec le Real Madrid.
On avait donc hâte de voir l’ailier Espagnol dans un contexte où il n’est pas forcément l’option numéro une du jeu. Durant ce championnat du monde, Hugo Gonzalez s’est montré altruiste. Parfois même un peu trop, jusqu’à refuser des tirs ouverts. Pour autant, malgré quelques flashs, il n’a pas forcément été un playmaker avec seulement 8 passes décisives sur le tournoi. Le tir n’a également pas été au rendez-vous (7/25 à trois points, 28%). Hugo Gonzalez n'a pas forcément montré de quoi il est capable. Sur l’événement, on a vu du catch-and-shoot, mais il s’est très peu créé son tir.
À Malaga, le joueur du Real Madrid s’est illustré dans des registres inhabituels : le rebond et l’agressivité vers le panier. Aux rebonds, l’Espagnol a été hyper actif, allant à l’assaut de tous les ballons. En attaque comme en défense. Il termine avec 5 rebonds de moyenne (1.7 en attaque, 3.3 en défense). L’agressivité s’est montrée par le passé mais rarement comme sur ce tournoi. Quelque soit l’adversaire, le Madrilène a attaqué le panier. A l’arrivée, des ratés, des points ou des fautes provoquées (2.3 LFs par match - 10/16 - 62%).
En défense, Hugo Gonzalez a soufflé le chaud et le froid. Les lectures des écrans restent perfectibles et lui font perdre le contact avec les défenseurs. Toutefois, il y a eu des bonnes possessions défensives sur les porteurs de balles.
Sergio De Larrea - 1.97 m - Valence
6.3 points, 1.9 rebonds, 3.6 passes de moyenne en 18 minutes de temps de jeu
Attendu après un tournoi ANGT à Belgrade impressionnant, le grand meneur de Valence a connu un coup de moins bien dans une équipe pourtant plus talentueuse que Valence.
Sergio De Larrea reste un meneur de jeu qui voit tout avant tout le monde. La passe reste son atout numéro un. Malgré seulement 3.6 passes décisives sur le tournoi, le Valencian a ce petit truc qui fait la différence. Il crée le bon décalage de façons différentes, sur pick(n-roll/n-pop), sur phases arrêtées ou en transition. La progression se fera sur la sélection car il perd encore beaucoup de ballons (3.6 en moyenne).
Le tir est aussi un élément qu’il va devoir améliorer. Relativement en réussite sur l’ensemble du tournoi, le tir n’en reste pas moins très plat. Un changement à surveiller dans les années à venir. Mais cela ne l’empêche pas de pouvoir dégainer en sortie de dribble et en catch-and-shoot. A Malaga, l’Ibérique a tiré à 37% à trois points (6/16) et 77% sur la ligne des lancers (10/13).
En défense, Sergio De Larrea peut switcher sur les postes extérieurs et est toujours attentif en un contre un mais aussi loin du ballon.
Lucas Mari - 1.96 m - Valence
6.1 points, 3.3 rebonds, 1.9 passes, 2 interceptions de moyenne en 23 minutes de temps de jeu
L’autre joueur de Valence a, lui aussi, été moins en vu lors de ce championnat du monde. Lui aussi impressionnant à Belgrade, le meneur ibérique a perdu de son impact au fil des rencontres. Passant de 27 minutes en moyenne sur les quatre premières rencontres à 17 minutes sur les trois dernières parties du tournoi. La principale raison de cette baisse peut-être son hypoglycémie. A plusieurs reprises, on a vu Lucas Mari se faire traiter sur le banc par le staff espagnol. Une raison, l’enchaînement des matchs : 7 en 9 jours.
Sur le terrain, pourtant, Lucas Mari a fait ce qu’il sait faire de mieux : faire jouer les autres. La passe est également l’arme principale de son jeu. Le meneur ibérique est capable de faire toutes sortes de passe et cela dans plusieurs contextes. Il termine pourtant avec seulement 1.9 passes décisives de moyenne. Le Valencian s’est aussi montré adroit au tir avec du catch-and-shoot, du tir à mi-distance en sortie de dribble, de la création d’espace pour attaquer le panier. Il conclut son tournoi à 5/12 de loin (42%).
Les rôles players
Connus mais loin d’être attendus et avec moins de potentiel, Conrad Martinez (1.82 m - janvier 2005 - Badalone), Lucas Langarita (1.95 m - janvier 2005 - Saragosse) et Alvaro Folgueiras (2.05 m - avril 2005 - Malaga) ont été de bonnes surprises du côté espagnol. Le premier est un meneur pile électrique de petit gabarit. Un meneur passeur ultra rapide balle en main capable de terminer dans le trafic. Il a été sur plusieurs matchs le facteur x de l’Espagne. Un rôle parfois également endossé par l’arrière de Saragosse et l’ailier, local de l’étape. Deux joueurs plus portés sur le tir mais qui se sont montré capable d’attaquer le panier. Le premier s’est illustré à la passe quand le second s’est élevé aux rebonds. Trois noms à garder en tête pour le futur.