Il y a 1 an
Points forts
- Qualité de passe & playmaker
- Capacité à driver
- Physique
Décent, mais à travailler
- qualité de shoot
- variation dans les finitions au panier
- manque de verticalité
Points faibles
- Montrer qu'il peut (mieux) défendre
Isaiah Collier est un arrière qui joue à Southern California (USC) en PAC12. Il est né le 8 octobre 2004 à Atlanta (Georgia). Collier fait son lycée dans son état (Wheeler HS) avec comme coach son oncle (ancien étudiant de USC). Repéré jeune, il participe au EYBL, au camp d’entraînement d’USA U18 (durant lequel il se blesse), au McDonald All-American game, au Hoop Summit et Curry Camp. À lire l’article de Thomas Breton sur une de ses confrontations avec Stephon Castle ici. C’est donc un prospect 5 étoiles très suivi qui débarque à Los Angeles pour jouer pour coach Enfield. Il est projeté haut dans les premiers Big Board de la draft 2024.
Physiquement c’est un athlète mesuré entre 1m93 et 1m96, proche des 100kg avec une envergure qui devrait être légèrement positive. Épais, il utilise beaucoup sa force dans le jeu. Arrière rapide dans ses déplacements, il n’est pas forcément très vertical (5 dunks et 6 blocks sur la saison). C’est donc un arrière costaud et de bonne taille.
Sa force évidente est sa capacité à passer et plus généralement à animer une attaque. Capable de délivrer des passes des deux mains, mais surtout la droite, aux trois niveaux (en l’air, direct et au sol), il peut effectuer ces actions à grande vitesse. Il anticipe vite l’action et les déplacements ce qui lui permet de poser la balle la où le joueur va être pour finir l’action et c’est parfois très spectaculaire. On le voit passer sur Pick’n Roll, en Drive’n Kick et en renversement depuis le poste. Sur Pick’n Roll, on peut observer son maniement suffisamment bon pour déstabiliser son adversaire et la défense. Collier sait changer de direction, de rythme et manipuler la défense en se servant de ses deux mains balle en main. Niveau chiffres sa donne : 4,1 passes (30 % assist %) pour 3,1 pertes de balle et le ratio s’améliore depuis son dernier retour de blessure. Ne pas oublier que le contexte joue ici avec une attaque d’USC généralement peu fluide, ce qui relativise ses chiffres. Sa vitesse et son dynamisme dans cet aspect du jeu sont projetables au niveau supérieur. Je trouve l’attaque de USC toujours plus opérationnelle quand il est sur le terrain.
Autre point fort toujours en attaque, sa capacité à agresser le cercle. Collier utilise sa puissance, sa vitesse et son maniement de balle pour aller au panier où il peut finir des deux mains et provoquer de nombreuses fautes (50 % de taux de lancers-francs provoqués). Ce qui est intéressant c’est de le voir le faire depuis différents spots. Il aime et abuse de son jeu en transition : récupérer le ballon dans sa raquette et driver vers celle adverse pour finir est une de ses actions préférées. Ça peut manquer de nuance dans les variations d’appuis et de rythme quand il conclue mais ça s’est amélioré pendant la saison. Sur demi terrain, il peut démarrer en tête de raquette ou initier ses drives depuis le poste. Il sait reposer son jeu sur du contact qu’il absorbe pour se ressaisir et finir, en chiffre : 53 % de ses tirs sont au cercle avec 64 % de réussite. On peut encore observer un manque de variation à la finition au cercle, point qu’il pourrait améliorer.
Des qualités offensives qu’il devra accompagner d’un meilleur tir pour être efficace de manière générale et au Pick’n Roll en particulier. Sur l’ensemble de la saison l’échantillon à 3 (33 % pour un volume de 70 tirs), aux lancer-francs (67 % sur 138 tentatives) et aux longs deux (35 % pour 60 tirs) est juste correct. Son touché au floater est du même ordre (sur les films vus), on attendra des progrès de ce côté pour jouer dans la zone intermédiaire selon la défense proposée, par exemple sur du drop. C'est un aspect qui handicape déjà son jeu offensif offball. Mais le shoot ça se travaille plutôt bien, ce qui est rassurant pour la projection sachant que Collier est un jeune qui bosse sur son jeu en générale.
Du coté de la défense, le point positif est sa capacité à voler des ballons. Il sait laisser traîner les mains ou couper les lignes de passes (1,6 steals / match). Il se mêle volontiers aux actions défensives près du ballon. Par contre, il est moins convaincant en 1 contre 1, en passage d’écran et en close-out. Peut-on penser qu’il laisse beaucoup d’énergie offensivement et qu’il se concentre moins sur les tâches défensives ? Surtout que de manière générale la défense d’USC est agressive est efficace. Possible, mais à observer durant les tournois des prochains mois lorsque chaque match sera à quitte ou double.
Sans nul doute un des meilleurs playmaker de cette draft, Collier possède un corps prêt, une mentalité affirmée, une capacité de travail et un avis lucide sur son jeu. S’imposer dans une équipe de vétéran n’a apparemment pas été un problème avec 30 % d’USG et 57% de TrueShooting. Les points d’interrogations sur son shoot et ses blessures (2 cette saison) feront peut être réfléchir les front offices mais le talent s’est confirmé et même affiné cette saison.
Projection : lottery pick (11e dans le Big Board composite d’Envergure)