Il y a 1 mois
Points forts
- Physique et longueur
- Défense sur l’homme
- Régime de tir analytique
Décent, mais à travailler
- Tir extérieur
- Polyvalence défensive
- Handle
Points faibles
- Création balle en main (individuelle et collective)
- Défense loin du ballon
Ailier sophomore évoluant dans le légendaire programme des Indiana Hoosiers, Mackenzie Mgbako sort du lycéee en 2023 avec l’étiquette de recrue 5 étoiles. C’est tout naturellement qu’il reçoit des offres de facs de renom comme Kansas, Kentucky ou encore Duke. Et après avoir d’abord annoncé rejoindre les Blues Devils, il fait machine arrière pour finalement rejoindre l’Etat qui a vu naître le basket : Indiana. L’américano-nigérian a tout de l’ailier role player moderne de NBA. De la longueur (2m03 pour 2m08 d’envergure), de la mobilité très intéressante pour sa taille, de l’explosivité verticale. Le profil théorique de Mgbako est plutôt alléchant de prime abord. Mais après une saison freshman plutôt prometteuse (12,2pts/4,1rbds/1,3pds à 32,7% à 3pts sur 4,6 tentatives par match), les progrès tant attendus ne sont jamais venus (tirs extérieurs, développement du connecting voire de la création individuel). Preuve en est, après 30 matchs joués sur sa saison sophomore, l’ailier de 20 ans tourne en : 12,3pts/4,5rbds/1,1pds à 32,6% à 3pts sur 4,6 tentatives par match. Oui, vous avez bien lu, je ne me suis pas trompé de ligne. Mackenzie Mgbako a bien produit quasiment la même ligne de statistiques que sur sa saison freshman.
Mais dans le jeu, ça donne quoi ? On est sur un joueur qui a les outils pour être un 3&D moderne. A commencer par son ticket d’entrée pour la NBA : sa défense et notamment sa défense sur l’homme. Il est long, a une très bonne activité des mains, bouge plutôt bien les hanches et les appuis pour rester en face de son vis-à-vis. On pourrait tout à fait l’imaginer défendre plusieurs profils en NBA et être intéressant dans une défense pratiquant le switch all.
Loin du ballon, c’est une autre histoire. Trop peu de protection de cercle secondaire au vue du profil, les séquences où il est dans un rôle de roamer ne sont pas vraiment encourageantes. Les rotations et les aides ne sont pas toujours faites, il semble fuir le contact et il y a encore trop d’oublis défensifs. Ces points sont à surveiller pour la suite, qui plus est quand on connaît l’importance de la défense offball et de la polyvalence défensive dans la NBA actuelle.
Offensivement, on note les promesses de shoot extérieur. Même si dans les faits, le pourcentage à trois points ne crie pas « Stephen Curry » (pour rappel : 32,7% sur ses deux saisons NCAA), cela ne semble pas rédhibitoire pour un joueur de 2m03 et d’à peine 20 ans. D’autant plus que la réussite aux lancers-francs est prometteuse (82,5% sur 3 tentatives par match en deux saisons) et que la mécanique est bonne. Les appuis se décalent légèrement avec une petite rotation du bas du corps, mais le tir est fluide et le point de relâchement du ballon est haut ce qui le rend plus difficile à contrer. Avec un focus sur cet axe de développement, on peut facilement imaginer Mgbako devenir un shooter à 35-36% à 3pts dans les années futures, ce qui serait une vraie plus-value quand on couple ça avec sa défense sur l’homme. D’autant plus que le joueur est également capable de poser le ballon au sol. Le handle n’est pas très développé (pas de variation de vitesse, de direction, de hauteur, de la difficulté dans les petits espaces), mais il est suffisamment capable et sait se servir de sa longueur pour attaquer les closeouts et ne pas être un shooteur exclusivement cantonner à sanctionner sur des kickouts dans les coins.
Cependant, avec Mgbako on est surtout sur de la finition en attaque. La création individuel est plus rare et surtout moins efficace. Il n’a pour l’instant pas le dribble ni le premier pas pour créer l’écart avec son défenseur sur un départ arrêté. La création pour les autres est également limitée. Avec le départ de Kel’El Ware qui avait une certaine place dans l’attaque des Hoosiers la saison dernière, on pouvait s’attendre à une montée en responsabilité de la part de Mgbako. Mais finalement, il est resté sur son rôle de finisseur avec un petit peu de création pour lui-même mais très peu pour les autres (9,3% d’AST% la saison dernière, 8,6% cette saison, le tout avec un usage quasi similaire de 24-25%). On note cependant la petite évolution dans le régime de tir. Le joueur a effacé quelques tirs à mi-distance pour les remplacer par des tirs près du cercle, plus rémunérateur. En résulte une augmentation de son efficacité globale (52,4% de TS% la saison dernière contre 54,8% cette année).
Le joueur reste un ailier athlétique de 2m03 pour 2m08 d’envergure, bon défenseur, bon finisseur et capable potentiellement d’écarter le terrain. Mais le manque de progrès sur du connecting pourrait peser dans la balance lorsque les Front Office NBA vont se mettre à la recherche d’un 3&D moderne. Il ne serait pas surprenant de le voir refaire une année à la fac pour confirmer les promesses de tir et développer le connecting.