Cela fait quelques années qu'on vous parle d'Aaron Henry, l'ailier des Spartans de Michigan State. Très attendu l'an passé après d'énormes flashs durant sa saison freshman, Henry avait déçu en 2019-2020, notamment par son manque de développement offensif. Cette année, les chiffres ne sont toujours pas incroyables, mais quand on regarde les matchs de l'équipe de Tom Izzo, il est impossible de ne pas voir en Aaron Henry un joueur pouvant peser aux ailes à l'étage supérieur. Excellent défenseur, playmaker en progression, l'ailier des Spartans arrive à la Draft avec une jolie côte et un profil qui va forcément intriguer. 

J'aimerais commencer par le jeu défensif d'Aaron Henry, mais comme il jouera aux ailes en NBA, il devra être solide en attaque pour voir le terrain, ou au moins réussir une chose : mettre dedans en spot-up. Et pour le moment, si on regarde les chiffres, difficile de voir en Henry un solide shooter : en 3 années NCAA, c'est 33% à 3pts (sur 210 tentatives) et 73% aux LF (sur 221 tentatives). Ces chiffres ne font pas de lui une menace extérieure, une chose nécessaire en NBA aujourd'hui pour ne pas plomber le spacing d'une franchise. Cependant, acheter Aaron Henry au 1er tour de cette cuvée, c'est acheter le tir et croire en une progression dans ce domaine : la mécanique n'est pas cassée, les flashs de pull-up à mi-distance sont bons, il existe donc des indices qui peuvent laisser penser à un tir en amélioration. Le jeu intérmédiaire, les flotters, toutes ces actions ont été, par flashs, tellement intéressantes qu'on a envie de croire dans ce tir. Pour le moment, Henry reste tout de même un mauvais tireur, ce qui nécessitait à MSU qu'il joue de plus en plus avec le ballon. Cela a permis qu'il développe un playmaking intéressant : il perd toujours pas mal de ballons (16% cette année), mais il affichait plus de 25% de passes décisives en 2020-2021, ce qui témoigne de ce rôle nouveau pour lui cette saison. Il lit bien le jeu, fait de belles passes des deux mains : cet attribut ne sera jamais clé en NBA pour lui, mais cela lui permettra de devenir un passeur fonctionnel, un joueur qui ne bloque pas les actions. Aspect décevant de son jeu, sa capacité à aller sur la ligne : avec son physique, son Free Throw Rate de 27% en carrière NCAA est trop faible (il a shooté seulement 221 LF en 2642mins). 

Défensivement, Aaron Henry est une réelle menace. Que ce soit loin du ballon ou sur le porteur, Henry est très l'aise, lit le jeu, utilise sa vitesse de pied et son envergure pour gêner tous les joueurs qu'il a affronté. Ses 4% de contres et 2.5% d'INT sont très intéressants, cela témoigne d'un joueur qui génère des actions positives pour son équipe. Il était utilisé dans un système en switch et défendait parfois les porteurs de balles adverses, ce qui a permis de voir un joueur très versatile et un ailier capable, je pense, de tenir en NBA face à pas mal de profils. Il faudra mettre dedans en spot-up pour rester sur le terrain (même des Matisse Thybulle ou Torrey Craig mettent dedans en spot-up ; le modèle à suivre étant OG Anunoby ou Robert Covington). Point plus négatif, le rebond, avec un joueur assez décevant sur cet aspect du jeu. Il manque parfois également d'attention loin du ballon, avec des oublis qui ont le don d'énerver Tom Izzo. 

Si Aaron Henry shoote, il sera l'un des 15 meilleurs joueurs de cette Draft. Le tir est un swing skill pour 80% des prospects aujourd'hui, mais pour un joueur comme Henry, défenseur polyvalent et playmaker en constant développement, si le tir devient simplement solide, il restera sur le terrain dans des matchs d'importance en NBA.