Premier tournoi de clubs pour jeunes prospects en Europe depuis longtemps, l’Adidas Next Generation Tournament alias ANGT de Valence s’est déroulé du 27 au 29 Décembre dernier. L’ANGT regroupe les équipes de jeunes des plus grosses cylindrés européennes et se déroule cette année en 3 phases de qualifications : la première à Valence donc, la seconde à Munich et la troisième à Belgrade. Le tournoi de Kaunas n’aura pas lieu cette année à cause de la pandémie. 24 équipes sont engagées au départ, avec une phase finale prévue pour Cologne en même temps que le Final 4 de l’Euroleague.

L’occasion de vous présenter douze prospects présents lors de l’événement de Valence. Des  prospects que l’on pense capable d’avoir une belle carrière professionnelle, que ce soit en Europe ou pourquoi pas en NBA. A noter que deux des trois plus gros prospects européens étaient absents : Victor Wembanyama (blessé) et Yannick Nzosa (sélectionné avec l’équipe première de Malaga).

 

Les Confirmations

Miguel Allen (Badalone) : Poste 3/4 (2003)

Statistiques sur la compétition : 14.5pts / 8.8rbs / 0.8ast / 1.5TO // 41% aux shoots (23/55 sur la compétition), 20% à 3pts (3/15 sur le tournoi) et 60% aux lancers-francs (9/15 sur la compétition) en 28mins de moyenne

Miguel Malik Allen Montesdeoca, né d’un père joueur de basket-ball pro en Espagne et d’une mère espagnole est la fusion parfaite de ces deux influences. Un ailier élégant, aérien et doté d’un QI basket évident. Si l’an dernier, on avait pu voir quelques flashs de son potentiel, il était tellement bien entouré qu’on attendait de pied ferme de le voir cette année dans un rôle un peu plus important. Un joueur de 2m05 avec la mobilité et le handle d’un meneur, forcément ça fait du bruit, et il en a fait. Amenant, bien accompagné par Martinez à la mène et De Oliveira à l’intérieur, son équipe en finale face à l’ogre barcelonais. Miguel Allen est un 2e porteur de balle, bon driver avec une gestuelle de tir à stabiliser pour envisager de le voir briller chez les Seniors.

 

Killian Malwaya (ASVEL) : Poste 1/2 (2005)

Statistiques sur la compétition : 14pts / 4.7rbs / 1.3asts / 1.7stls / 0.7stl // 48% aux shoots (18/37 sur le tournoi), 50% à 3pts (1/2 sur la compétition) et 71% aux lancers-francs (5/7 sur le tournoi) en 25mins de moyenne

Le jeune prospect français a confirmé tout le bien que l’on pensait de lui. Après avoir découvert le niveau de l’ANGT l’an dernier, Malwaya, nouvelle pépite issue de la relation Marne la Vallée & ASVEL, a brillé dans une équipe qui a été mis en difficulté, notamment par son absence de joueur intérieur dominant. Houinsou ayant le ballon la plupart du temps, c’est dans un registre de joueur de fin de chaîne qu’on l’a redécouvert. Ses coupes lignes de fond ont permis de faire grossir son nombre de highlights. En attaque, il n’a pas encore montré sa capacité à être dangereux loin du cercle, mais ça fait du bien de voir un jeune français avec l’envie de dunker sur la tête de tout le monde. Son agressivité, on a pu aussi l’apercevoir en défense. Killian a le potentiel pour devenir un défenseur élite, pouvant switcher sur pick-and-roll.

 

Jeremy Sochan (Ulm) : Poste 3/4 (2003)

Statistiques sur la compétition : 15.5pts / 12.8rbs / 2.8asts / 1.5stls / 2TO // 38% aux shoots (23/59 sur la compétition), 24% à 3pts (6/25 sur le tournoi) et 55% aux lancers-francs (10/18 sur la compétition) en 31mins de moyenne

Le joueur de nationalité polonaise (élevé en Angleterre) était le gros prospect de l’équipe allemande, un prospect au profil all-around qui a montré qu’il était capable de tout faire des deux côtés du terrain. Au sein de l’Académie Orange d’Ulm (qui a de vraies ambitions sur le plan de la formation), il a amené son équipe sur le podium en étant l’élément principal. Jérémy jouait l’an passé aux Etats-Unis et rejoindra Baylor en NCAA l’an prochain, avec l’avantage d’une expérience plus riche que la plupart de ses futurs coéquipiers et adversaires. Ailier polyvalent, excellent rebondeur, intéressant à la protection du cercle sur du 2ème rideau et bon passeur, le shoot est déjà un vrai outil à travailler pour lui. On espère le voir l’améliorer du côté de Waco.

 

Augustin Ubal (Barcelone) : Poste 1/2 (2003) 

Statistiques sur la compétition : 8.8pts / 2rbs / 2asts / 2.3stls / 2.3TO // 52% aux tirs (13/25 sur le tournoi), 35% à 3pts (5/14 sur la compétition) et 66% aux lancers-francs (4/6 sur le tournoi) en 18mins de moyenne

Si vous n’avez regardé le tournoi que d’un œil, vous avez pu passer à côté d’Ubal. Pas le plus flashy, surtout dans une équipe du Barca en mode Expendables ! Mais le meneur uruguayen est d’une efficacité redoutable. Sa qualité première ? Il joue juste ! Mettre la balle ou il faut, quand il le faut, comme il le faut. Création pour lui, par le tir, par le dribble. Création pour les autres par la passe ou sur du drive&kick. Il est grand, peut évoluer sur les 2 postes d’arrière, sait driver, sait tirer et aime mettre la pression sur les meneurs adverses. Dans la lignée d’un Bolmaro, voilà un autre sud-américain, un arrière de grande taille, polyvalent qui sort de l’Académie du Barça. Défensivement, ça manque encore de puissance mais il a la mobilité et l’envergure pour gêner.

 

Les belles surprises

Michael Caicedo (Barcelone) : Poste 2/3 (2003)

Statistiques sur la compétition : 14.5pts / 5rbs / 3.3asts / 2.3stls / 1.3TO // 52% aux shoots (18/34 sur le tournoi), 43% à 3pts (7/16 sur la compétition) et 100% aux lancers-francs (15/15 sur le tournoi) en 27mins de moyenne

L’espagnol d’origine Colombienne a été élu meilleur joueur de la compétition ! C’est le résultat d’une partition très propre, d’une ligne de statistiques quasi-parfaite et d’une constance sur l’ensemble du tournoi. Caicedo a surtout impressionné défensivement et à la passe, deux compartiments de son jeu qui ont vraiment été mis en lumière durant ce tournoi. Il a aussi passé un cap sur le dribble, ce n’est pas un tout droit, il est capable de changer de direction à pleine vitesse. Les statistiques aux tirs sont peut-être un peu trop belles pour être vraies, mais ses flashs à la création sont super encourageants, tandis que l’alliance de son QI et de son envergure en font un défenseur dominant à ce niveau de compétition. Il a rapidement été intégré à l’équipe B puis à un entrainement de l’équipe pro après le tournoi.

 

Maxime Raynaud (Nanterre) : Poste 5 (2003)

Statistiques sur la compétition : 14.5pts / 11.5rbs / 1.3asts / 1.5stls / 6.3TO // 46% aux tirs (23/50 sur le tournoi), 16% à 3pts (2/12 sur la compétition) et 62% aux lancers-francs (10/16 sur le tournoi) en 34mins de moyenne

LA surprise du tournoi, surtout pour ceux qui ne l’avaient pas vu depuis sa timide participation à l’Euro U16 en 2019. Dans une équipe de Nanterre qui a vraiment souffert, Loemba & lui ont permis aux Franciliens de ne pas être ridicule. Dominant en attaque, son rapport taille / mobilité est très au-dessus de la moyenne. Même si le % n’est pas au rendez-vous, il sera un intérieur moderne, capable de shooter à 3pts. Ces 6 balles perdues s’expliquent par le fait que son équipe le cherchait sur toutes les actions, par l’attention que lui ont porté les défenses du tournoi, mais aussi par quelques choix de passes fantaisistes. Garçon intelligent, joueur au potentiel de plus en plus important, profil très rare en France. Il n’y a plus de doutes, Nanterre n’a pas 1 mais 2 prospects dans son centre de formation.

 

Kany Tchanda (Gran Canaria) : Poste 4 (2005) 

Statistiques sur la compétition : 13.8pts / 9rbs / 2stls / 2TO // 39% aux tirs (20/51 sur la compétition), 11% à 3pts (1/9 sur le tournoi) et 66% aux lancers-francs (14/21 sur le tournoi) en 25mins de moyenne

Il aurait pu être élu meilleure progression du tournoi si ce trophée existait. En 1 an, il a pris un ou deux centimètres, mais il a surtout étoffé son jeu offensif et amélioré sa mobilité. Dans une équipe de Gran Canaria un peu perdue, il a été le joueur le plus régulier, devant Montero, et il a autant brillé en attaque par son activité près du cercle qu’en défense. La progression sur le dribble, sur le jeu de passes et sur les moves près du cercle sont la preuve que l’on travaille bien au sein de l’Académie de Gran Canaria. Après Khalifa Diop, voilà un autre diamant qu’ils sont entrain de polir. Pour revenir au Congolais, son envergure, sa taille, sa vitesse de pied lui permettent de défendre sur plusieurs positions. Sa présence aux rebonds, sa volonté de défendre le cercle en font un joueur au profil moderne et complet.

 

Zaccharie Risacher (ASVEL) : Poste 3 (2005) 

Statistiques sur la compétition : 9pts / 5.3rbs / 0.5ast / 1.5stls / 1.5TO // 33% aux shoots (14/42 sur le tournoi), 30% à 3pts (6/20 sur la compétition) et 100% aux lancers-francs (2/2 sur le tournoi) en 24mins de moyenne

On imagine que parfois être « le fils de » ça ne doit pas être évident. Les comparaisons entre Papa et Fiston Risacher sont tellement évidentes que l’on est obligé de vous en parler. Ils partagent le même poste, la même taille, la même élégance et certains mouvements. Peu de personne avaient pu le voir jouer en live, Covid-19 oblige. Le tournoi de Valence a donc été l’occasion de voir que l’avenir sera sûrement brillant pour Zaccharie. Il a mis un match pour prendre la température de l’évènement. Il a ensuite pu montrer ses qualités dans le jeu sans ballon, son QI basket et sa capacité à faire les bons choix. Ce qui, disons-le, n’est pas vraiment une spécialité française en jeunes. Il donne aussi l’impression que le tir longue distance sera un de ses atouts. Il offre un profil différent et on a hâte de le voir sous le maillot bleu pour les compétitions de jeunes.

 

OK, mais on attend mieux...

Jean Montero (Gran Canaria) : Poste 1 (2003)

Statistiques sur la compétition : 9.3pts / 5.3rbs / 4.8asts / 2stls / 3.5TO // 26% aux shoots (11/42 sur la compétition), 9% à 3pts (2/22 sur le tournoi) et 81% aux lancers-francs (13/16 sur la compétition) en 30mins de moyenne

Jean Montero était le plus gros prospect du tournoi, et même après un tournoi décevant, il le reste. C’est la première fois que le dominicain n’éclabousse pas de son talent une compétition, et cela pour diverses raisons. La première réside dans son manque d’adresse, il n’a tout simplement rien mis dedans de loin. La deuxième, une équipe de Gran Canaria moins talentueuse que l’an dernier et surtout moins bien construite. Difficile aussi pour lui d’être en jambes avec le peu de matchs qu’il a joué en un an. Ce qui est vrai pour tous les autres joueurs mais peut-être encore plus pour lui puisqu’il s’entraine avec les pros, mais ne joue que très peu avec eux. Montero est toujours « petit » et ne gagne pas en explosivité, mais il reste tout de même un super créateur, un fort bad-shot maker et un joueur qui saura être utile au sein d’un spacing NBA.

 

Kimany Houinsou (ASVEL) : Poste 1/2 (2004)

Statistiques sur la compétition : 13.3pts / 7rbs / 5.3asts / 1stl / 3.3TO // 31% aux shoots (22/69 sur le tournoi), 6% à 3pts (1/17 sur le tournoi) et 47% aux lancers-francs (8/17 sur le tournoi) en 34mins de moyenne

Kimany avait été le soldat de Matthew Strazel l’an dernier, un peu dans l’ombre de Daryl Doualla. Cette année, c’était son année et il a eu le ballon en main. On a adoré le voir capable de fixer / passer ou fixer / scorer dans la raquette même face à 2 ou 3 joueurs adverses. On a moins aimé le voir forcer, abuser des drives dans une équipe de l’ASVEL qui globalement a péché par manque d’adresse extérieure…et par manque de lecture. Face aux Espagnols, la jeunesse et le manque de QI basket de l’équipe a été mis en évidence. Kimany a malheureusement symbolisé cela avec des actions un peu tête baissée dans la raquette, là ou les attendaient plusieurs défenseurs. La progression sur le tir (3pts & LF) sera nécessaire pour Houinsou afin de passer un cap.

 

James Nnaji (Barcelone) : Poste 5 (2004)

Statistiques sur la compétition : 6.3pts / 6.8rbs / 2.3blks / 2.3TO // 44% aux tirs (11/25 sur la compétition) et 25% aux lancers-francs (3/12 sur le tournoi) en 18mins de moyenne

Jeune pivot du Barca, Nnaji n’a pas énormément joué, mais on a trouvé ses minutes intéressantes au sein d’un super collectif du Barca. Le nigérien a déjà un corps d’adulte et des épaules que Dwight Howard n’a eu qu’après plusieurs années en NBA. Après avoir cassé tout sur son passage en Hongrie, c’était son premier tournoi international. On a pu voir qu’il est un bon rebondeur, un bon poseur d’écran et une menace sur lob. Il fait plutôt bien ce types d’actions : le reste est à travailler, surtout le tir pour ne pas être cataclysmique aux lancers-francs notamment. Nnaji est jeune et a encore le temps, les quelques flashs sont intrigants mais c’est celui pour lequel il y a le plus de débat dans cette liste. Certains le considérant comme d’ores et déjà mature, sans vraie marge de progression, hormis le tir.

 

Freds Bagatskis (Valence) : Poste 2/3 (2003) 

Statistiques sur la compétition : 10pts / 2.8rbs / 1ast / 2TO // 25% aux tirs (13/51 sur le tournoi), 23% à 3pts (8/34 sur la compétition) et 85% aux lancers-francs (6/7 sur le tournoi) en 28mins de moyenne

LA grosse déception du tournoi. Le Letton avait été brillant par moment l’an dernier, dans un rôle de shooteur qui colle à la peau des prospects de son pays. Cette année, l’équipe de Valence proposait une formation beaucoup moins ambitieuse : c’était le moment parfait pour qu’il prenne le rôle de leader. Après un premier match réussi, Bagatskis a rencontré les grands segments des joueurs de l’ASVEL, puis ceux de Loemba contre Nanterre. Résultat ? Dans une équipe qui a finit à l'avant-dernière place, il termine à 8/34 à 3pts, à 29% à 2pts, seulement 1 passe et 3 rebonds de moyenne. On attends de le revoir mieux entouré pour savoir s’il peut être mieux qu’un shooteur spécifique, mais après ce tournoi, tout le monde en doute.

Mentions honorables : Rafa Villar (Barcelone), Gael Bonilla (Barcelone), Kenny Kasiama (ASVEL), Ruben De Oliveira (Badalone), Aaron Ganal (Barcelone)...