Non. Nikola Jovic n'est pas un fake Nikola Jokic pour jeux vidéos qui n'ont pas acheté les licences NBA. Nikola Jovic est Serbe lui aussi, nouvelle pépite de la Mega Factory près de Belgrade (nom officiel : KK Mega Soccerbet). Pour sa première "vraie" saison avec les pros, Nikola est utilisé comme un swingman, plus à l'extérieur qu'à l'intérieur. Il est le 7e homme de son équipe en terme de temps de jeu. Cet été avec l'équipe U19 de Serbie vous avez du le voir en leader. Si vous l'avez regardé durant les matchs de l'ANGT l'an dernier, c'est aussi dans ce rôle là que vous l'avez vu. Grande gueule, leader charismatique, leader offensif mais pas scorer unidimensionnel

Qu'est ce qui fait de Jovic un prospect NBA évident ? La première chose qui vous saute aux yeux c'est son corps. Il est grand (2m08), sans être massif, il a une largeur d'épaules intéressante et il a une mobilité très au dessus de la norme pour sa taille. Des longs bras. Body control, agilité, coordination. Il coche toutes les cases. Puissant, rapide, grand. Il adore jouer des coudes, il a un excellent body control et avec un "régime" made in USA, mélange de milk-shake au beurre de cacahuètes et des heures à suer dans la salle, on se dit qu'il peut devenir un joueur puissant même pour les standards Etat-Uniens. Physiquement il est "NBA". La deuxième qualité qui fait de lui un joueur à suivre cette année c'est sa "court vision". Il fait les bons choix, les bonnes passes. Sa capacité à créer aussi bien pour lui que pour les autres est excellente. Dans un troisième temps, on parlera de son charisme, de son leadership mais c'est un élément dont on reparlera dans ses limites. Il n'a pas encore trouvé le bon équilibre entre leader et tyran. On peut aussi parler de sa capacité à scorer, de toutes les manières. Drive, contre-attaque, C&S, tir après dribble, rebond offensif... et sur P&R. La palette est plutôt complète même si le dernier élément est un de ses points forts. Sa taille, sa maîtrise technique, sa vision font de lui une arme sur P&R. Non seulement il lit bien les situations mais en plus il peut varier son jeu, ce qui en fait un futur poison évident sur ce type de "plays". 

Commençons par l'attitude puisque j'en parlais déjà un peu plus haut. Beaucoup disent "Il est Serbe" ou "Et Doncic ?" mais 1/ Tout le monde n'est pas Doncic ! Le niveau de talent offre une latitude plus grande pour ce type de sale caractère, ce n'est pas le cas de Jovic et 2/ en NBA quand vous êtes rookie que vous veniez de Serbie ou non, va falloir apprendre à la boucler. Tout n'est pas parfait chez Jovic et le meilleur baromètre de ce qui lui reste à travailler reste sa main gauche, assez faible, surtout si on compare aux capacités techniques du jeune homme. C'est le seul vrai point faible à ce jour. Dans les louanges du précèdent chapitre, je parlais de sa polyvalence dans le scoring mais pour le moment le tir est trop plat, la gestuelle un brin mouvante. Il va falloir travailler là-dessus mais ce n'est pas non plus la Tour de Pise. Les bases sont solides et on se dit que le temps et le travail devrait résoudre ce problème de trajectoire. Pour les LF, il y a pour le moment trop de gachis. On en parle souvent comme un révélateur de la future réussite à longue distance. Pour Jovic, chez les jeunes on pouvait aussi évoquer la fatigue car il était très souvent sur le terrain et avec une activité des deux côtés qui pouvaient excuser le % erratique. Chez les seniors, ça se confirme. Il lui manque pour le moment une routine et il y a peut-être aussi quelque chose lié à de la précipitation. Si c'est à surveiller, vu le toucher, les mains on se dit que ça devrait aussi pouvoir s'améliorer. L'aspect qui pour moi pose pour le moment le plus de problème reste sa capacité à switcher sur P&R. Il existe des vrais désaccords là-dessus. Certains le voient tout à fait capable de défendre sur 3 positions, même chez les pros. D'autres pensent qu'il y a trop de mauvaises habitudes pour que cela soit vrai face à des joueurs mieux armés physiquement. Chez les jeunes, sa domination physique était telle qu'il n'avait pas forcément besoin de travailler sa posture, ses appuis pour gêner. Maintenant, oui. Cet aspect va devoir être revu et affiné. 

Nikola Jovic mérite donc que l'on apprenne à le distinguer de son presque homonyme. Malgré une côte en baisse après la World Cup U19 à Riga, il reste un des meilleurs prospects internationaux de la Draft 2022. Premier tour en vue pour le sulfureux jumbo initiator des Balkans.