En février 2020, Bryce McGowens, encore lycéen, décide de s’engager avec Florida State. Un choix qui permet aux Seminols d’être parmi les meilleures classes de recrutement du pays pour la saison 2021/2022. Mais, en octobre 2020, l’ailier décide de faire machine arrière pour rouvrir son recrutement. Immédiatement, Arizona, Georgia, Nebraska et Virginia Tech font des appels de phares pour attirer le joueur. Un mois plus tard, il signe sa lettre d’intention avec Nebraska où son frère, Trey, vient d’arriver en provenance de Pittsburgh.

Dans l’équipe de la Big 10, Bryce McGowens a joué 31 matchs pour une ligne statistiques 16.8 points (40% aux tirs, 27% à trois points sur près de 5 tentatives), 5.2 rebonds et 1.4 passes en 33 minutes en moyenne sur le terrain. Des chiffres qui font de lui le meilleur « newcomer » de la Big Ten et une nomination dans le troisième cinq de la conférence.

Pas mal pour une saison assez décevante. En tout cas personnellement. J’attendais de Bryce McGowens qu’il soit un peu plus dominant et qu’il se montre en tant que leader offensif de Nebraska. Athlète correct (2m pour 81 kg) sans être élite avec une envergure annoncée 2.06m (plus de 2m20 sur certains sites ??), l’arrière possède tous les outils pour en attendre un peu plus. Bryce McGowens est potentiellement l’archétype du joueur moderne : capable de tirer à trois points, de se créer son tir à mi-distance, d’aller au cercle mais aussi d’initier en tant que deuxième porteur de balle tout en pouvant défendre sur plusieurs positions.

Offensivement, il lui manque d’être constant. Si les flashs sont présents, la réussite le fuit encore. Excepté aux lancers-francs (162/195 - 83%), où il est allé plus de 6 fois par match en moyenne sur la saison. Autrement, il n’a inscrit que 32 % de ses tirs à mi-distance (29/89) et 27 % de ses trois points (4.7 tentatives/match - 40/146). Une chose qui peut s’expliquer par sa gestuelle avec un ballon qui part du menton. Un détail facilement modifiable sans bouleverser le mouvement général. Pour combler ce manque de réussite « loin » du panier, Bryce McGowens va majoritairement au cercle (91/162 - 56 % de réussite). Sur sa saison, 41 % de ses tirs ont été pris près du cercle contre 22 % à mi-distance et 37 % à trois points.

Au niveau de la passe, les éclairs sont là mais beaucoup trop rares comme l’indiquent ses 1.4 passes de moyenne (43 passes décisives sur la saison) et un assist pourcentage à 8.6 %, loin derrière des joueurs un peu près du même style comme Johnny Davis (15.3 %), Benedict Mathurin (13.9 %) ou encore Matthew Murrell (12.1 %). Pourtant, l’arrière de Nebraska joue 25 % du temps des pick-and-roll en tant porteur de balle (spot-up (22.5 %) et transition (19.2 %) complètent le podium). Cela représente, selon Synergy Stats, 137 possessions. Bryce McGowens a marqué sur 42 % d’entres elles mais perdu le ballon 17 % du temps.

A côté de son jeu offensif, Bryce McGowens a aussi des qualités défensives. Le problème, comme son tir, est la constance. En effet, l’arrière de Nebraska est intéressant quand il est concentré. Notamment off-ball. Des phases durant lesquelles il reste bien au contact même lors d’écrans. En un-contre-un, Bryce McGowens est un peu plus naïf. Il se fait trop facilement avoir sur des mouvements/feintes adverses. Néanmoins, les statistiques adverses lorsqu’il défend sont moyennes. En spot-up, ses vis-à-vis ont marqué à 33 %, sur pick-and-roll à 38 %, en sortie d’écran à 37 %. Le bât blesse quand il défend en isolation. Phases pendant lesquelles les adversaires ont une réussite de 53 %. Mais cela ne représente que 15 tirs sur l’année. Contre 109 en spot-up, et 39 en P&N et 24 en sortie d’écran.

Bryce McGowens est, selon moi, un joueur projet (low risk/high reward) qui atteindra son réel potentiel après trois ou quatre saisons dans la ligue. A l’image d’un Ziaire Williams, ancien de Stanford drafté il y a un an par les Memphis Grizzlies, qui s’améliore petit à petit dans une franchise qui lui laisse le temps.

Projection : premier tour (20-30)