Encore un prospect français de la génération 2001 à tenter sa chance à la Draft. Mais contrairement aux autres (Killian Hayes, Théo Maledon, Malcolm Cazalon...), Kamagaté n'a pas toujours été présenté comme un prospect de premier plan. On se rappelle qu'à l'Euro U18 2019 en Grèce, il n'avait joué que 75mins en 6 matchs. Formé à Orléans puis par le Pôle, Kamagaté joue depuis trois saisons au Paris Basketball, un club qui est monté en Betclic Elite l'an passé et qui a réussi à se maintenir. Trois années plutôt pleine à l'étage professionnel pour l'intérieur tricolore, mais également un Euro Challenger U20 de haute volée l'été passé (10pts, 4rbs, 2asts, 2blks à 66% aux tirs en 21mins par matchs). Kamagaté réussit tout ce qu'il entreprend depuis quelques mois, et semble prêt à sauter le pas pour rejoindre la NBA. Présentation d'un intérieur qui commence à voir son nom circuler au 1er tour à quelques semaines de la Draft.

Jouer plus de 27 mins en professionnel à 21 ans est toujours très impressionnant, mais quand on parle d'un intérieur, ça l'est encore plus. Dans le jeu moderne, avec l'accentuation mise sur les Pick-&-Roll et la recherche des mismatchs à outrance, les jeunes intérieurs ne peuvent parfois pas énormément rester sur le parquet. En Betclic Elite, Kamagaté savait rester sur le parquet, ne prenait pas de fautes bêtes, améliorant de matchs son matchs ses lectures et sautant de moins en moins sur les feintes. Il avait aussi une certaine forme de pression, car le secteur intérieur parisien n'était pas le plus fourni, et il existait une réelle Kamagaté dépendance cette année : il devait donc jouer, rester sur le terrain et performer matchs après matchs. Plutôt utilisé sur drop, Kamagaté profite de sa longueur et de sa taille pour protéger l'anneau solidement. Il n'est pas un protecteur de cercle encore élite, mais il dissuade bien les drives des porteurs de balle adverses, peut challenger les shoots dans l'espace sur situations de switch, ou même tenir des intérieurs puissants sur Post-Up. Rien ne semble élite, mais tout est solide, la base est extrêmement bonne dans la plupart des compartiments de son jeu défensif. Il n'est pas incroyable au rebond défensif, mais il fait les efforts, box-out toujours efficacement... Beaucoup le pensent capable de faire la transition en NBA l'an prochain, et c'est vrai qu'on peut pleinement envisager de le voir prendre une dizaine de minutes en sortie de banc.

Offensivement, Kamagaté est pour le moment un joueur de fin de chaîne. Et ce n'est pas réellement un souci, car en NBA, les intérieurs de son type doivent souvent exceller sur un ou deux domaines plutôt que d'avoir une réelle palette diversifiée. Il finit bien au panier (65% aux tirs cette année, 70% l'an passé en Pro B), pose de bons écrans (comme la plupart des prospects intérieurs évoluant en Europe) et très actif aux rebonds offensifs (quasiment 2.5 rebonds offensifs par matchs cette saison). On peut l'imaginer prendre des décisions sur Short-Roll plus tard, surtout quand il jouera avec des porteurs de balles NBA. Le tir est toujours en chantier, mais à l'échauffement des matchs du Paris Basketball, la forme et la réussite sont extrêmement encourageantes. Les pourcentages aux lancers-francs (65% cette année en Betclic Elite, 70% l'an passé en Pro B) sont moyens mais pas catastrophiques, ce qui laisse présager un bon développement avec un staff NBA.

Vrai candidat à un rôle de backup intérieur dans ses premières années NBA, Ismael Kamagaté apparait comme le parfait profil à cibler en fin de 1er tour/début de 2ème tour, un joueur au physique NBA, avec des attributs défensifs et des flashs offensifs. Sa saison en Betclic Elite le place, en tout cas, comme l'un des intérieurs ayant le plus progressé ces douze derniers mois, chose qui va plaire aux divers scouts & Front Office NBA.