Dans un début d’année NCAA qui a vu déjà bon nombre de gros chocs (Duke-Kentucky, Gonzaga-UCLA, Gonzaga-Texas, Purdue-Villanova...), le prochain énorme affrontement du calendrier se tiendra du côté de la T Mobile Arena à Las Vegas, dans la nuit de vendredi à samedi. Duke y retrouvera Gonzaga, les Bulldogs ayant déjà disposé de UCLA en début de semaine dans le Nevada. Les deux programmes sont invaincus, des prospects projetés à tous les étages seront présents (Lottery, fin 1er-2nd tours, Europe...), ce qui fait de ce match un rendez-vous à ne pas manquer. Présentation des thématiques les plus intrigantes à observer.

 

Banchero & Holmgren, duel de favoris au 1st pick

Il est très rare de voir deux favoris au 1er choix de la Draft s’affronter sur un match. Cela veut d’abord dire que la classe n’a pas de numéro 1 consensuel. Même si nous sommes tôt dans la saison universitaire, on a eu par le passé des joueurs qui étaient promis à la première place même avant leur année NCAA, comme Cade Cunningham par exemple. Cette année, deux noms ressortent sur le potentiel n°1 en Juin 2022 : Paolo Banchero et Chet Holmgren. Les deux ont bien débuté l’année, ont dominé à l’étage inférieur et partageront donc le terrain. Ce n’est pas la première fois qu’on les voit sur le même parquet, mais cela reste un événement de premier plan.

Chet Holmgren aura un match très intéressant à observer, et cela pour différentes raisons. On se sait pas vraiment comment il sera utilisé ou ciblé, mais on pourrait le voir batailler sous le cercle avec Mark Williams, l’intérieur très athlétique des Blue Devils, ou encore défendre plus au large sur Banchero ou d’autres. Duke possède plusieurs porteurs de balle qui aiment sélectionner des matchups favorables, et comme Chet peut switcher et protéger la peinture, on devrait le voir face à de bons athlètes. En attaque, Holmgren est à 24/24 au cercle en 6 matchs, mais le voir face à des joueurs comme Williams ou Banchero devrait donner une meilleure opposition.

Chet Holmgren est déjà un pion central de la défense de Gonzaga. Réel tour de contrôle, il change la géométrie de l'attaque adverse par sa présence : les guards adverses ont peur de driver, les tentatives au cercle diminuent et sont contestées. C'est un défenseur générationnel. pic.twitter.com/bciqabvTfe

— Guillou Alan (@Alan_Guillou96) November 16, 2021

Quand à Paolo Banchero, son début d’année est aussi très solide, même si la qualité de l’opposition doit entrer en compte dans l’évaluation. L’américano-italien impressionne par les attributs techniques qu’il possède au vue de son physique. En effet, regarder un joueur de quasiment 2m10 et 113kg pouvoir passer/dribbler/shooter à ce niveau est rare. On verra qui le défendra, mais la défense collective de Gonzaga est toujours bonne et la présence d’Holmgren limitera forcément son accès au cercle.

Le mid-range de Paolo Banchero ???????? (Duke), c'est du miel. Footwork, facilité à s'élever, bon handle pour un joueur de 2m08 : il a tout en magasin. J'espère simplement que Coach K le fera aussi initier, il n'est pas juste un finisseur, c'est aussi un excellent passeur. pic.twitter.com/ixN5yEWk7g

— Guillou Alan (@Alan_Guillou96) November 11, 2021

 

Trevor Keels, la grosse côte du début de saison

Il ne faut jamais sur-réagir sur les premiers matchs d’une saison NCAA. Je dirais même qu’il ne faut pas sur-réagir sur la saison NCAA des freshmen se présentant à la Draft, avec l’idée que c’est un contexte d’évaluation parmi d’autres (High School, AAU/EYBL, FIBA). Mais si on devait mettre en avant un joueur qui a marqué les esprits des observateurs depuis quelques matchs, on devrait parler de Trevor Keels. Keels n’était pas autant sur les radars que d’autres pour diverses raisons, la principale restant sa blessure lors de sa dernière année de lycée, à Paul VI Catholic (où il jouait avec Jeremy Roach, son coéquipier cette année). Mais le natif du Maryland était un prospect 5 étoiles et un des guards les plus référencés de la classe, pas un joueur qu’on a sous-évalué. Sur le début d’année, Keels est titulaire dans le backcourt, joue 30mins par matchs et offre une grosse énergie des deux côtés du terrain. Impressionnant sur Tyty Washington lors du premier match de l’année, il est aussi à l’aise en défense loin du ballon (4.4% d’interceptions).

Hyper impressionné par la perf défensive de Trevor Keels (Duke) vs UK. Travail incroyable on/off ball, capacités à naviguer entre les écrans, dissuasion sur les tirs. Très jeune (Août 2003), mais un corps de line-backer, et une perf vs Tyty Washington, un prospect plus que legit pic.twitter.com/dLYpRf4zb6

— Guillou Alan (@Alan_Guillou96) November 11, 2021

Il aura face à lui deux guards très expérimentés en NCAA. Rasir Bolton (89 matchs NCAA) et Andrew Nembhard (105 matchs NCAA) ne sont peut être pas des prospects NBA de premier plan, mais ce seront de solides professionnels. Keels est plus physique qu’eux mais moins référencé, ce qui devrait donner des affrontements intéressants et une nouvelle occasion pour lui de se montrer.

 

Julian Strawther, 2ème meilleur prospect des Bulldogs ?

Très peu utilisé l’an passé (186mins en 25 apparitions), Strawther est la belle surprise de Gonzaga sur le début d’année, et un profil que la NBA va forcément apprécier. Lycéen de talent dans le Nevada et membre des équipes de jeunes de Porto Rico, Strawther est à 14/29 à 3pts en 6 matchs, le tout en défendant aux ailes et en apportant de la présence au rebond. Le natif de Las Vegas possède ainsi tous les attributs du fameux 3&D, mais ce match sera l’occasion de le voir face à des athlètes de haut standing. On peut l’imaginer se faire poster par Banchero, en défense dans l’espace sur Keels ou Moore : en effet, le backcourt des Bulldogs (Nembhard-Bolton) est moins physique que celui de Duke, ce qui pourrait forcer Mark Few à utiliser Strawther pour contenir les drives sur le « point of attack ». Strawther n’est peut être pas destiné à la Draft 2022, mais il est déjà sur tous les radars NBA, ce qui en fait une attraction de ce choc.

Wow Julian Strawther ???????? (Gonzaga) ????⚡️ pic.twitter.com/F1E9GM6h6q

— Guillou Alan (@Alan_Guillou96) November 24, 2021

 

Plein d’autres prospects à surveiller

AJ Griffin est, selon moi, l’un des prospects les plus intéressants de tous le pays sur ce début d’année. Joueur ultra talentueux mais blessé durement sur sa fin de carrière lycéenne, le fils d’Adrian Griffin sort du banc et joue de plus en plus pour les Blue Devils. Il n’est pas encore à 100%, que ce soit physiquement ou mentalement, mais son talent offensif en fait forcément un joueur à suivre, et un potentiel facteur X.

Pourquoi j'envisage toujours fortement d'avoir AJ Griffin Tiers 1 en Juin ?

Pour son arsenal offensif. Capacité de pull-up incroyable pour son âge/physique, un vrai oeil à la passe. Encore un peu rouillé, il se remet tranquillement de 18 mois blanc, mais les flashs sont ???????? pic.twitter.com/PIkqB1H0j2

— Guillou Alan (@Alan_Guillou96) November 20, 2021

Wendell Moore est un joueur qui semble enfin atteindre la maturité du côté de Durham, et effectue un super début d’année (17pts-6rbs-6asts de moyenne sur les 6 premiers matchs). Grosse recrue il y a deux saisons, Moore semble plus mature, fait de meilleures décisions balle en main (34 passes décisives/10 pertes de balle en 6 rencontres) et s’impose en leader vocal des Blue Devils.

The Wendell Moore Jr. resurgence feels real.

17.5 PTS, 6.3 REB, 5.7 AST, 1.3 STL, 65.5 TS% through 6 games.

Once tabbed as a likely one-and-done, Duke’s 6’5” Swiss Army knife wing is now realizing his potential as a junior.

Blossoming into a strong 2022 NBA Draft candidate ???? pic.twitter.com/2HWTNcWWHV

— Jon Chepkevich (@JonChep) November 23, 2021

Mark Williams est aussi en pleine évolution et continue de protéger le cercle à très haut niveau (quasiment 16% de contres cette année, ce qui est énorme). Il domine aussi au rebond offensif (quasiment 19% de rebonds offensifs sur le terrain cette année), ce qui sera intéressant face à Holmgren et Timme. On suivra aussi les deux guards freshman de Gonzaga, Nolan Hickman et Hunter Sallis. Ils seront sans doute encore l’an prochain à Spokane, mais ils apportent du dynamisme en sortie de banc et sont pétris de talent