Il y a 30 jours
Points forts
- Finition au cercle
- Polyvalence défensives
- Envergure
Décent, mais à travailler
- Tir extérieur
- Provocation fautes
- Passing/connecting
Points faibles
- Body contrôle
- Création d'espace/séparation
- Premier pas
Meneur-Arrière de 21 ans (2003), Hunter Sallis a un morphotype plutôt fin et filiforme (1.92 m - 81 kg). Mais l’attrait de ses mensurations c’est surtout son envergure mesurée lors du dernier NBA combine à 2.08 m, ce qui commence à être vraiment intéressant pour un arrière.
Après quatre années à l’université, le joueur a fait le plein d’expérience et a évolué dans plusieurs contextes et plusieurs rôles. Il arrive à Gonzaga en 2021 avec l’étiquette de top 15 prospect du pays selon le ranking RSCI mais il peine à trouver sa place au sein d’un effectif de Gonzaga XXL (Chet Holmgren, Drew Timme, Andrew Nembhard, Julian Strawther). D’abord utilisé comme un finisseur avec de grosses missions défensives, c’est seulement suite à son transfert chez les Demon Deacons de Wake Forest que ses responsabilités (et ses statistiques) offensives explosent. Il devient le go-to-guy de Wake Forest et peut laisser exprimer son potentiel de porteur de balle primaire. Ce qui ne va pas gommer toutes les interrogations qui planent autour de son profil et sa transposabilité en NBA.
Le ticket d’entrée en NBA : sa polyvalence défensive. La navigation d’écran est à parfaire et il a pu se faire surprendre sur quelques sauts de concentration loin du ballon. Mais au-delà de ça, on a un joueur avec de très bons outils défensifs. Il a la longueur, une verticalité correct et une bonne mobilité, aussi bien au niveau des appuis pour suivre son vis-à-vis que dans la rotation des hanches pour encaisser les changements de direction. Tout ça en fait un bon défenseur sur l’homme, mais la vraie valeur de sa défense se trouve loin du ballon. Dans une NBA où les attaques sont toujours plus ingénieuses pour trouver des solutions, les bons défenseurs loin du ballons sont de plus en plus valorisés par rapport aux défenseurs de un-contre-un. Et à ce jeu, Hunter Sallis coche toutes les cases. Il a une très bonne lecture du jeu et se place bien dans les espaces pour dissuader et faire des stunts impactants (2,1% de STL% cette saison, 2% en 4 saisons NCAA). Mais surtout, sa longueur et son timing lui permettent d’être un bon shot blocker pour sa taille/son poste et son coach a la possibilité de l’utiliser en low man pour de la protection de cercle secondaire (1,9% de BLK% cette saison, 1,6% en 4 saisons NCAA). Un rôle défensif qui lui donne beaucoup de valeur quand on sait le casse-tête que cela peut être pour un coach de devoir cacher ses guards, des joueurs habituellement petits et négatifs en défense.
Offensivement, c’est plus mitigé. La grosse interrogation est le tir. A Gonzaga, le volume n’était pas là (une moyenne d’à peine un tir à 3 points tenté par match en deux saisons) mais à Wake Forest, il y a un volume beaucoup plus intéressant (plus de 5 tirs tentés par match). La saison dernière était excellente (40,5% de réussite - 75/185). Cette saison est beaucoup moins bonne (29,5% - 38/131 après 26 matches) notamment à cause d’un très mauvais début de saison. La question est de savoir, où se situe la vérité entre ces deux saisons ? Un élément de réponse important et intéressant peut venir des lancers francs. 78% la saison dernière sur un peu plus de 3 tentatives par match. 79% cette saison sur 4 lancers tentés par match. Des signes positifs quand à la projection de son tir à l’échelon supérieur.
En dehors du tir, le joueur est un porteur de balle correct mais sans plus. Sa finition au cercle est très bonne (73% en 2021-2022, 63% en 22-23, 64% la saison dernière et 67% cette saison) et sur un très bon volume (64% de ses tirs en carrière NCAA sont des tirs au cercle) mais il éprouve encore des difficultés à créer de la séparation et provoquer des fautes. Tout d’abord parce que son dribble n’est pas assez développé (dribble rigide, peu créatif, pas serein dans les petits espaces) mais également parce qu’il n’a pas une très bon gestion de son corps (il était d’ailleurs surnommé Bambi quand il jouait au lycée à cause de son manque de coordination). Son manque d’explosivité sur le premier pas et le spacing très moyen de Wake Forest ne l’aidant pas non plus à se créer davantage de situations de tir ouvert.
Dernier aspect du jeu d’Hunter Sallis et il s’agit du passing. Lors de sa dernière année à Gonzaga, on avait pu voir déjà des flashs en tant que connecteur mais c’est évidemment en devenant le porteur de balle principale de Wake Forest que le joueur a démontré des vraies qualités de passeur. Sa palette de passe n’est pas très variée, on est globalement sur un passeur fonctionnel sur des mouvements assez basiques (P&R, Drive&kick, Entry Pass…). Mais, il a le mérite de le faire avec propreté (ratio AST/TOV de 1,2 la saison dernière et 1,6 cette année. C’est pas Chris Paulesque, mais c’est correct) et de le faire de manière volontaire (AST% qui est passé de 14% la saison dernière à 18% cette année et un ratio AST/USG de 0,83 cette année).
En 4 années à la fac, nous avons pu voir deux facettes du joueur. Le Hunter Sallis finisseur avec de faibles responsabilités balle en main (Gonzaga) et le Hunter Sallis scoreur/créateur dans un costume de go-to-guy (Wake Forest). Reste à voir quel rôle voudra lui accorder la franchise qui le draftera. Mais si il y a eu de vrais flashs au passing, ceux-ci restent assez basiques et il y a fort à parier que le rôle dans lequel Sallis aurait le plus de chances de réussir en NBA serait probablement celui d’un finisseur off-ball pouvant faire un peu de connecting et avec de grosses responsabilités défensives.
Projection : fin de premier tour