Trevor Keels (1m93, 100kg) est l’arrière des Blue Devils de Duke. Malgré son statut de freshman (première année) il s’est tout de suite vu responsabilisé par coach K : 14 titularisations pour autant de matchs disputés, avec 31.5 minutes par matchs (3ème temps de jeu de son équipe) et 20 % d’usage (3ème également).


Ce qui frappe en premier lieu chez Keels, c’est son corps. Il est trapu, costaud, très large et puissant du haut du corps. Il a une musculature de joueur intérieur tout ayant la mobilité d’un joueur extérieur. Cette puissance fait de Keels un potentiel défenseur élite : il est capable de défendre sur des meneurs plus vifs mais également sur des postes 2 / 3 plus solides physiquement. En défense porteur, il sait être agressif et utiliser ses mains. En défense non-porteur il a pour consigne de défendre en étant assez fermé à la balle. Ainsi il est très efficace pour couper les lignes de passe et gérer les backdoor mais a contrario son efficacité à venir en aide est affectée. Sans doute aidé par son gabarit, Keels est très à l’aise dans la gestion du contact : il a cette capacité, dès le décalage créé, à maintenir son vis-à-vis loin de la balle (dans son dos avec son fessier ou latéralement avec ses hanches). Il peut driver en étant contacté tout en étant lucide, sans être très affecté techniquement. Au niveau du playmaking il alterne de l’initiation primaire et secondaire, relayé par Moore et Roach. Sans être un passeur exceptionnel (14.2 AST%),  il prend soin de la balle (8.6 TOV%). Même rengaine sur pick & roll où il est propre sans être transcendant.

Au scoring, Keels met 12.2 points par match, troisième scoreur des Blue Devils. Il prend la moitié de ses tirs à 3 points (5 par match, volume non négligeable) pour un médiocre 30%, quasi-exclusivement sur du catch & shoot. La trajectoire est plate, les tirs souvent courts. En revanche, les choix de tirs sont plutôt bons. Il doit progresser sur son tir extérieur pour être une menace plus fiable. En dépit de son gabarit hors-norme, Keels manque d’agressivité dans le drive. Il drive trop peu selon moi (37% de ses tirs sont dans la raquette), et obtient trop peu de LF : 27 au FTr, quand Lu Dort (à qui il est comparé) tournait à près de 50 avec Arizona State. Autre aspect négatif, Keels manque encore de régularité. Mais rien d’alarmant quand on se rappelle qu’on parle d’un jeune joueur né en 2003.

 

Doté d’outils athlétiques très conviancants et de vraies qualités de basketteurs, Trevor Keels est un jeune joueur côté outre-atlantique. Il est projeté, généralement entre le milieu du premier tour et le début du second (top 20 chez Envergure pour le moment). Si le tir extérieur se fixe il pourrait même faire une belle et longue carrière en NBA.