Alondes Williams (1m96, 91 kg) est un combo-guard né en juin 1999. Après deux saisons à Oklahoma, il évolue désormais à Wake Forest où il est devenu un élément essentiel des Demon Deacons. Il a été meilleur joueur de la conférence ACC cette saison.

Williams est un combo plutôt physique : il est assez grand (1m96), robuste (91 kg). Des épaules, un physique assez ramassé et semble visuellement avoir une bonne envergure. Il a un corps d’adulte, prêt à s’opposer aux athlètes NBA. Il est capable de monter au cercle et a un premier pas efficace. En somme, c'est un bon athlète sans pour autant être exceptionnel.

Auteur de 18.5 points par match, Williams est l’un des tout meilleurs scoreurs de la ACC. Son scoring repose principalement sur l’attaque de cercle. Plus de la moitié de ses tirs sont pris proche du panier avec une bonne efficacité (65,4 %). Il est capable de finir des deux mains, en désaxant et avec des appuis de qualités. Son corps trapu, associé à une vraie agressivité, lui permet de bien gérer le contact. Il provoque également un nombre de fautes non négligeable (37,9 FTr), signe d'un joueur qui parvient à faire des différences.
Comment crée-t-il de la séparation  ? De par sa dimension athlétique (on l’a vu) mais surtout par sa maîtrise des fondamentaux. Alondes Williams est un joueur très propre techniquement. Son dribble est d’une grande habilité des deux mains, il utilise à merveille différents types de dribble : cross (dans les deux sens), dribble dans le dos, in & out…Et il varie très bien la hauteur de son dribble, utilise son corps pour gérer la proximité avec les défenseurs, sur des situations de pick & roll par exemple. Il drive tout en maîtrise, changeant de directions et de rythme pour naviguer efficacement au sein de la défense. Sur les départs en dribble il peut partir des deux côtés et utilise le sweep (geste permettant de transférer la balle d’un côté à l’autre du joueur avant un départ en dribble) de manière très performante en passant la balle sous les genoux quand les défenseurs mettent les bras en haut ou au niveau des épaules quand les bras des défenseurs sont plus vers le bas.

Les fondamentaux développés, on les retrouve également dans sa technique de passe : passes à terre, désaxées, skip pass. En plus de cela Williams a un vrai coup d'œil : il est très performant pour lire les aides à l’opposé afin de renverser le jeu. Il est très à l’aise pour servir les joueurs qui coupent, aussi bien sur transition que sur demi-terrain (52% de ses passes décisives finissent par un panier proche du cercle). Sur le drive & kick il est très pertinent en début de drive pour sanctionner les aides courtes, beaucoup moins dans les drives plus profond où il aura tendance à vouloir finir son action tout seul. C’est un très bon passeur (31,2 AST%), même s'il pourrait perdre un peu moins de ballons (18,4 TOV%). Cela s’explique par beaucoup de responsabilités (34 minutes de temps de jeu, près de 30 % d’usage !) et à un jeu à risque. En NBA, ses responsabilités seront moindres, à lui de se montrer efficace dans un autre registre. Mais je crois en sa capacité à initier en NBA, peut-être en second initiateur en sortie de banc pour commencer.

Alondes Williams ne représente pas, pour l'instant, une menace fiable à trois points. Il tourne seulement à 28%, essentiellement sur du catch & shoot (83% de tirs primés à la suite d’une passe). Aux lancer-francs, il approche les 70% ce qui est plutôt moyen pour un joueur extérieur. Son exécution n’est pas très rapide, le dip est assez bas et la trajectoire de tir instable. Il a fait quelques matchs à plus de 50% mais il faudra qu’il progresse au tir extérieur. Signe positif : il est adroit sur du mi-distance en sortie de dribble (44,4 %).

Très utilisé en attaque, Williams s'économisait en défense cette saison. Peu d’activité sur la défense non-porteur, fait l’effort pour cadrer son joueur mais pas pour éviter les écrans. Athlétiquement il peut défendre des 1-2 en NBA mais le contexte de Wake Forest rend son évaluation difficile dans cet aspect du jeu.

Enfin se pose la question du plafond : Williams est un joueur âgé (1999), il a deux ans de plus que Killian Hayes par exemple. Sa marge de progression ne semble pas très importante. Et on sait bien l'importance que cela revêt dans l'évaluation d'un joueur.


Fort dribbleur, capable d’aller au cercle, de passer et avec un corps prêt pour les joutes NBA, Alondes Williams pourra apporter dès la saison prochaine à la franchise qui croira en lui. S’il est aujourd’hui projeté en fin de second tour (#57 dans notre Big Board), c’est sans doute la faute à un potentiel limité et à un tir longue-distance à améliorer.