Né en été 2002, le 5 juillet, Jaden Hardy aura presque 20 ans lorsqu’il sera appelé par Adam Silver le 23 juin. Arrière annoncé à 1.93 m pour environ 90 kg et une envergure à 2.08 m, Jaden Hardy est sur les radars des scouts et spécialistes depuis un long moment. Lycéen exposé, il sort de ses années en high school en étant dans le top 5 des meilleurs jeunes de son âge. Deuxième du Top 100 ESPN derrière l’unique Chet Holmgren et quatrième chez 247 sports précédé par le pivot de Gonzaga, Paolo Banchero (Duke) et Shaedon Sharpe (Kentucky).

Contrairement à ses collègues, Jaden Hardy a, avant de rejoindre la NBA, choisi de se perfectionner en rejoignant les rangs de la G-League aux côtés de Scoot Henderson, Michael Foster et Dyson Daniels. Il côtoie et se mesure à des anciennes stars NCAA et d’anciens, ou actuels, joueurs NBA. Face à eux, l’arrière tient la route au niveau du physique. NBA ready à ce niveau là, pour autant, Jaden Hardy a encore du mal à terminer au cercle (36/76 soit 47.4 % de réussite). Contre des joueurs terminés et établis, il a du mal dominer et prendre l’avantage dans cet aspect du jeu (ce qui posait déjà souci au lycée). La faute, notamment, à un premier pas loin d’être au niveau et d’un manque de puissance pour monter au cercle.

L’arrière des Ignite est surtout un scoreur qui tire. Jaden Hardy a toujours été un joueur qui aime shooter. Déjà sur les matchs vus au lycée, il marquait en très grande partie ses points grâce à son tir lointain. En G-League, il n’a pas changé ses habitudes. Sur les 12 matchs joués cette saison, l’arrière tente 6.5 tirs à trois points pour une réussite qui laisse à désirer : 26.9 % (21/78, chiffres au 2 avril 2021). Toutefois, Jaden Hardy peut tirer en pull-up, en catch-and-shoot et en sortie d’écran. Là encore, les statistiques sont variables. En catch-and-shoot à trois points, son pourcentage monte à 36.6 % de réussite. En pull-up, l’arrière des Ignite a une réussite de 35.7 % à deux points et 27.4 % à trois points.

Néanmoins, Jaden Hardy est intéressant dans sa capacité à créer de l’espace pour son tir. L’arrière a cette faculté à prendre le dessus sur son vis-à-vis qui lui permet d’avoir l’espace nécessaire pour tirer sans contestation. Ce qu’il arrive à faire grâce à un bon handle, sans être élite (il peut encore progresser), mais en utilisant bien son corps, avec un jeu de jambes déjà très évolué. 

Une marge de progression existe également au niveau des décisions dans le jeu. Jaden Hardy est souvent sur courant alternatif sur les phases offensives. Ses lectures du jeu sont approximatives. Ses passes sont à contre-temps. Il tire alors qu’au moins un coéquipier est ouvert ailleurs sur le terrain. Des actions qui se répètent au fil des matchs. A cela s’ajoute un manque à l’initiation pour les autres. Porteur de balle à plusieurs reprises par rencontre, l’arrière des Ignite ne parvient que très rarement créer pour ses coéquipiers. Quand il ne garde pas le ballon 37 secondes sans savoir qu’en faire, ses passes et mouvements off-ball sont trop basiques voir sans intérêts.

En défense, on retrouve un peu les mêmes points noirs : un manque dans les lectures et une approximation dans les décisions. Jaden Hardy semble parfois peu motivé de ce côté du terrain. Toutefois, on voit un joueur qui fait quand même des efforts, notamment sur les écrans adverses.

Au niveau supérieur, Jaden Hardy doit donc capitaliser sur son tir qui sera sa force principale en NBA. Toutefois, il doit, dans le même temps, le développer et trouver la clé de la réussite pour améliorer ses pourcentages.

Certes ceux de cette saison ne sont pas dingues mais, je pense, pas rédhibitoires pour la suite. En effet, contrairement à ses collègues en NCAA, l’ancien d’Air Nado Prep a du s’habituer à une ligne à trois points à 7.24 m du panier contre 6.75 m en NCAA (et un peu plus de 6 m en high school d'où il arrive). De plus, le pourcentage aux lancers-francs laisse espérer une évolution positive (88.2 %).

Il doit également s’améliorer dans la création pour les autres. Elément, dans la NBA actuelle, indissociable aux postes d’arrière et ailier. Une caractéristique qui lui permettra d’avoir du temps jeu ou de le conserver dans le cas ou la réussite au tir met du temps à arriver.

Projection : entre 10-20.