Il y a 2 ans
Points forts
- Intensité & Polyvalence défensive
- Finition au panier
- Sens du rebond
Décent, mais à travailler
- Peut-il jouer au Poste 5 en tant que protecteur de cercle primaire ?
- Prise rapide de fautes
Points faibles
- Tir extérieur (réussite & volume)
- Création pour les autres
Après une saison à Michigan, Moussa Diabaté sera donc l'un des français à tenter sa chance lors de cette Draft 2022. Exilé aux Etats-Unis depuis quelques années déjà, l'ancien de Charenton avait rejoint la Floride très jeune, avant de finir son cursus lycéen dans la prestigieuse institution d'IMG Academy (dans laquelle il a évolué avec Josh Green, Jaden Springer, Jeremiah Robinson-Earl...). Dominant sur le circuit High School, il avait décidé de rejoindre Juwan Howard et Michigan, aux côtés d'un autre freshman réputé, le canadien Caleb Houstan. Beaucoup de hype donc avant la saison, mais une année très complexe collectivement pour les Wolverines (la perte de Franz Wagner n'a clairement pas aidé), et une saison dans laquelle Diabaté n'a pas toujours été mis dans les meilleures dispositions pour exceller, notamment offensivement. Placé au poste 4 aux côtés d'Hunter Dickinson, Diabaté n'offrait pas énormément de spacing, se trouvait souvent au milieu d'une marée de bras dans la peinture... Pas un contexte idéal donc, mais des flashs de haut calibre qui devraient valoir au français une réel chance de rejoindre la NBA dès l'an prochain.
Défensivement, le profil de Diabaté est alléchant. Déjà dans les équipes de France de jeunes on avait vu un rebondeur & protecteur de cercle dominant (60 rebonds & 13 contres en 6 matchs lors de l'Euro U18 en 2019 par exemple). Diabaté n'est pas le plus grand, mais sa longueur, sa verticalité et sa force sur le second saut en font un joueur qui influe avec diversité en défense. Cette année à Michigan, on l'a vu capable de sortir en switch sur des porteurs de balles et les tenir, on l'a aussi vu plutôt solide à la protection de cercle sur 2ème rideau (dans un rôle de seconde lame derrière Dickinson). Comme il ne shoote pas encore avec régularité ni volume, il sera, à ses débuts en NBA, le seul non-shooter sur le parquet, ce qui nécessitera une installation au poste 5 (ce qui changera donc par rapport à son année à Michigan). Je le vois exceller dans un rôle de "roamer" dans ses premières années NBA, à l'image d'un Robert Williams III : il faut donc le mettre aux côtés d'un joueur qui prendra le premier contact, avec Moussa en véritable tour de contrôle derrière. Il devra faire moins de fautes (comme tous les intérieurs de son âge), mais les flashs de défense sur le périmètre sont parmis les plus intéressants de toute la cuvée.
De l'autre côté du terrain, beaucoup de travail est encore à faire. Comme il jouait avec Hunter Dickinson, Caleb Houstan et d'autres, Diabaté n'était pas responsabilisé offensivement : il prenait en moyenne moins de 7 tirs par rencontres. C'était un vrai joueur de fin de chaîne cette saison en NCAA. Diabaté finissait bien au panier (quasiment 76% de réussite au cercle sur 112 tentatives, mais également 34 dunks sur l'année), mais n'avait pas le niveau de guard play nécessaire pour être bien servi proche de l'anneau. En NBA, avec des porteurs de balles forts sur Pick-&-Roll, je m'attend à le voir mieux servi et être pleinement capable de peser en tant que finisseur au panier. Concernant le shoot, tout est à faire. Le français n'a pris que 14 paniers à 3pts sur la saison (pour 21% de réussite) et affichait 32% de réussite sur les 2pts en dehors de la raquette (sur 90 tentatives). Quelques flashs en Pick-&-Pop ont pu être observés, mais le toucher est encore un vrai axe de travail pour lui (en témoignent ses 62% aux LF sur 84 tentatives). Il n'est pas nécessaire pour lui de développer ce shoot extérieur, mais cela permettrait une polyvalence d'utilisation à l'étage professionnel. Finir fort au panier, poser de solides écrans, pouvoir prendre des décisions sur short-roll, tout cela est pour le moment plus important pour son implantation offensive dans une rotation NBA.