Qui sont les meilleurs joueurs candidats à la draft NBA 2021 ? Les front office, les General Managers des différentes franchises commencent à affiner leur liste. Pour réduire au minimum les risques de se tromper, le soir de la draft, le 29 juillet prochain, chacun fait son classement, en fonction du jeu, du potentiel, de la personnalité, de l'entourage des prospects. Pour cela, il faut regarder les matchs, il faut passer des coups de fil, il faut parfois "gratter un peu plus loin". Ce classement, il s'appelle "Big Board", ou "Draft Board", voici le notre, à Envergure.

Cinq membres de l'équipe ont "rangé dans l'ordre" les prospects. Sans parler du contexte de X franchise, si vous avez le choix, quel candidat à la draft choisissez-vous dans votre équipe ? S'il est pris, qui est deuxième ? Ainsi de suite, jusqu'à 60 (jusqu'à 100 et plus pour certains d'entre nous). Ce classement est la moyenne de nos avis. Dans le détail, c'est ici que ça se passe. Pour retrouver les stats, mensurations, forces et faiblesses de chaque candidat, cliquez sur son nom. En préambule du classement, vous retrouverez des éléments d'explication sur les tendances probables de cette draft et les possibles choix des franchises.

 

Rappel des dates clés de la draft 2021 

  • Du 21 au 27 juin : NBA Draft Combine
  • 22 juin : Lottery
  • 19 juillet : date limite de retrait des candidatures à la draft
  • 29 juillet : ce soir c'est le grand bal

 

Après le top 4, vivre avec ses idées

Si vous examinez le nom placé tout en haut de l'intégralité des Big Boards, Cade Cunningham revient, inlassablement. Il est nécessaire de répéter que ce n'est pas un hasard ni un effet de "copiage" d'un média vers un autre. Nous avons tous réalisé nos classements personnels en notre âme et conscience, chacun a ses préférences de style, de philosophie de construction d'équipe. Quand l'un préfère drafter un haut potentiel un peu plus risqué, mais qui en cas de développement optimal peut "rapporter" gros, l'autre choisira une voie plus prudente et préfèrera un prospect avec moins de potentiel de superstar mais qui n'a presque aucune chance de manquer sa carrière en NBA. Pourtant, toutes ces philosophies se rejoignent et s'inclinent d'un même geste devant l'évidence de l'excellente de Cade Cunningham. Non seulement, l'ex d'Oklahoma State University sera déjà un des meilleurs playmakers de la Ligue l'an prochain, mais en PLUS il possède le potentiel pour devenir un habitué des All NBA Teams, un de ces rares, très rares joueurs qui peuvent être l'option 1 ou 2 d'un candidat au titre. Polyvalence défensive, densité physique, création pour soi, pour les autres, shoot. Cade Cunningham est au-dessus de la moyenne partout, dans l'élite bien souvent. 

Derrière lui, on retrouve un groupe de trois, Jalen Suggs, Jalen Green, Evan Mobley. Aucun de ces trois là ne sort du top 5 chez l'un d'entre nous, et on pourrait presque ajouter Scottie Barnes à cette liste si ce n'était la 10e place d'Alex et la 7e chez Ben. Suggs, Green, Mobley, les trois ont en commun à la fois un potentiel de progression mais aussi une plus-value immédiate à l'équipe qu'ils rejoignent. Tour de contrôle défensive pour Mobley, arrière cerveau et premier défenseur chez Suggs, scoring 20+ sur n'importe qui chez Green. Une nouvelle fois, avoir un niveau "plancher" (ce qu'on apporte tout de suite, même sans quasiment progresser) assez haut ET un niveau "plafond" (ce que le joueur pourrait devenir) élevé rassure l'ensemble des membres du podcast, ce qui forme un consensus homogène.

Et après ? Le cinquième homme dans la majorité des médias s'appelle aujourd'hui Jonathan Kuminga, mais nous y croyons moins, pour diverses raisons, exposées en bonne partie dans un podcast récent : il existe trop de points d'interrogations pour imaginer un impact immédiat et pourtant, le Congolais aura besoin de temps de jeu pour tendre vers son énorme potentiel. Scottie Barnes, lui, a un point d'interrogation énorme sur son rôle offensif et son tir en particulier. Peut-il apporter ce qu'on imagine d'un top 5 pick (devenir All-Star ou presque), sans un shoot décent ? Pour Keon Johnson, un doute est permis sur le tir et la création. Pour Sharife Cooper ? La taille. Pour Jams Bouknight ? Le playmaking. Voilà pourquoi il convient de classer tous ces prospects dans un nouveau "tiers", un groupe qui serait intitulé, "potentiel All Star, mais...". Il leur faudra, davantage que pour le top 4, des conditions optimales de développement et de construction d'effectif pour donner le meilleur d'eux-mêmes. Cela ne signifie pas forcément qu'ils ont moins de potentiel que les prospects classé au-dessus, simplement que celui-ci s'exprimera dans un environnement particulier.

Par conséquent, il ne serait pas absurde de les retrouver placés très hauts sur le "Board" de telle ou telle franchise l'un des prospects cités préceddement (ou Giddey, Boston, Z. Williams, Moody, K. Jones, J. Johnson et selon les médias US D. Mitchell et Sengun) dans ce troisième "tiers". Un exemple ? Une équipe comme Toronto, n'ayant pas de problème à mixer les défenses sur pick'n roll et maîtrisant notamment le "drop", avec des ailiers capables de protéger le cercle et des défenseurs "point of attack" (sur le porteur) de haute-voltige, hérite du choix #4. Imaginons qu'Evan Mobley, de loin le meilleur potentiel défenseur intérieur de cette cuvée, soit déjà choisi, ainsi que Cade et l'un des deux Jalen. Imaginons alors que Toronto croit très fort à Sengun ou Kai Jones, à tel point de l'avoir classé dans le deuxième / troisième "tiers", le même que celui du Jalen restant (Green ou Suggs, si vous n'avez pas suivi). Les Raptors pourraient alors très bien choisir, vu le contexte de sélectionner Jones (plutôt un profil à switcher) ou Sengun (en drop) selon l'orientation que les dirigeants veulent donner à la franchise. Quels que soient les classements que vous voyez passer sur les internets plus ou moins sérieux d'ici la draft, retenez une chose : il est absolument impossible d'estimer précisément le potentiel des joueurs de ce troisième "tiers", sans les placer dans un contexte précis. Comme en 2020 il était plus confortable de choisir en 3e (LaMelo, choix évident) qu'en 4e (même si Patrick Williams est probablement un bon choix, cela reste à confirmer), le pallier décisif ici se trouve au pick #5, il faudra ici vivre/mourir pour ses idées (d'accord, mais de mort lente).

 

La prime aux "safe picks" ?

C'est pour les raisons exposés ci-dessus que de nombreux cracks ont échappé au top 8 ces dernières années (Booker, Mitchell...), pour cette raison aussi que certaines équipes draftant entre 8 et 14 préfèrent ajouter des "valeurs sûres" à leurs effectifs comme Cam Johnson (même s'il a dépassé les attentes), Devin Vassell (vous verrez). De plus en plus, un courant de pensée privilégiant la sécurité au risque amène des arguments nouveaux pour contrer l'autrefois sacro-saint "privilégions le plus haut potentiel possible". Pourquoi, si on a moins de chance de sélectionner LE talent qui change la face d'un franchise (il part généralement dans le top 5, sauf Giannis/Jokic qui restent des immenses exceptions), pourquoi ne pas choisir d'améliorer avec certitude son effectif en choisissant un joueur déjà accompli, avec des points forts clairement transposables au jeu pratiqué par l'effectif dès l'année 1. Ce joueur X, à l'instar d'un Cam Johnson, pourra, avec du temps sur le parquet et donc de l'expérience rapide, révéler d'autres facettes de son jeu. Lorsqu'on parle de valeures sûres, on imagine souvent les joueurs plus vieux, étant restés 3 ou 4 ans à la fac'. Ainsi, Davion Mitchell et Corey Kispert (respectivement nés en 1998 et 1999) sont des candidats crédibles au lottery pick, on pourra même inclure Chris Duarte (né en 1997) et Jared Butler (1999).

Kispert, Butler, Duarte, sont des tireurs d'élite, Mitchell un superbe défenseur sur porteur avec un vrai potentiel de jeu pour dégainer en sortie de dribble (Butler sait aussi le faire) et battre son adversaire direct avec un premier pas exceptionnel. Tous apporteront quelque chose à l'effectif qu'ils rejoignent dès leur première année et c'est une question de philosophie de les sélectionner, ou pas, avant certains membres du troisième "tiers" (qui va dans notre classement consensus de Barnes en #5 à Giddey en #21). Si ce groupe des quatre "vieux" se retrouve derrière au classement du consensus, il est absolument certain que 2,3 voir les 4 se retrouvent à l'issue de leur contrat rookie avec un meilleur apport à leur franchise que de nombreux prospects classés devant eux (en terme de "aider l'équipe à gagner", pas de stats brutes). Où placer le curseur ? C'est la question à laquelle vont être confrontés tous les GM à mesure que les choix défileront le 29 juillet prochain. À partir de quel moment abandonne-t-on l'idée de sélectionner la prochaine star, la prochaine option 1,2 ou 3 d'un prétendant au titre, pour se contenter d'une option 5 ou 6 ? Il ne serait pas étonnant de voir au moins l'un d'entre eux jouer la sécurité, placer son argent sur une bonne vieille obligation plutôt que boursicoter avec des actions volatiles.

Le scénario idéal, pour les franchises héritant d'un choix entre, disons, #5 et #20, est de sélectionner un joueur jeune, avec plus de marge de progression que les quatre précedemment cités, mais avec un rôle défininissable assez tôt afin de donner du temps de jeu OU l'idée d'un tanking longue durée (pensez le OKC de cette saison) pour laisser s'épanouir les jeunes pousses. Ainsi, il est intéressant d'observer les joueurs sur lesquels nous avons misé, individuellement. Qui est parfois classé dans le top 10, contrairement au consensus, et pour quelle raison ? Ziaire Williams et son potentiel d'ailier en pull up chez Alan, Josh Giddey, un meneur de plus de deux mètres en constante progression, chez Ben. Manu préfère Josh Christopher, aux qualités physiques/de un-contre-un indéniables, Alex et Nico misent sur un Sharife Cooper rendant les autres meilleurs. Pourtant, tous ont également des classements très bas chez d'aures membres du podcast. Alors, qui fait "consensus", dans le tiers 3 ? Il suffit de regarder le classement pour y voir clair. Scottie Barnes, Keon Johnson, Jonathan Kuminga, James Bouknight, Moses Moody. À l'exception de Sharife Cooper, dont le profil fera débat vu sa petitesse, il s'agit de joueurs mesurant entre 1m95 et 2m08, la fourchette d'or de la NBA moderne. La taille avec la mobilité, la polyvalence défensive et l'espérance d'un développement offensif. Il est moins rare de voir ce prototype de joueur échouer totalement dans la grande ligue. C'est pourquoi - en partie - Jalen Johnson est aussi dans les parages, Franz Wagner, BJ Boston, Jaden Springer etc... 

 

Après la 20e place : des experts uniquement

Après les discussions et noeuds de cerveau du premier tour, il est, théoriquement, beaucoup plus facile de trier les cadors restant. Rappelons une chose élémentaire. Lors d'une draft, soixante joueurs sont choisis parmi, généralement, plus de 300 candidats si on inclut les seniors NCAA (automatiquement élgibles d'habitude, pas cette année, si vous voulez des détails, rendez-vous sur Midnight on Campus, site référence en français). Sur ces soixante joueurs, la moitié seulement va pouvoir faire carrière en NBA plus de 3-4 ans. Cela donne un taux de réussite de 10% qui se réduit à peau de chagrin si on enlève les vingt premiers choix de draft. C'est pourquoi l'important, ensuite, sauf exceptions notables ou coups de chance, c'est de drafter un joueur qui restera. Pour rester en NBA, rien de tel qu'un spécialiste qui excelle dans un domaine du jeu en particulier. Les domaines recherchés, par ordre de priorité, sont : la défense sur plusieurs positions, le tir, le playmaking propre (meneur back-up) le nettoyage de raquette (protection du cercle, rebond, pivot back-up). Être spécialiste dans un de ces domaines et potable dans un/plusieurs autres peut garantir une carrière de plusieurs contrats en NBA. On citera Desmond Bane comme l'Exemple du spécialiste concernant la draft 2020. Il était un sniper déjà redouté et polyvalent au tir en NCAA, il a réussi ses débuts en NBA et y sera très probablement dans de longues années.

C'est pourquoi dans notre consensus vous retrouverez majoritairement des spécialistes ayant au moins une des cordes citées ci-dessus à leur arc. Bleijenbergh, Murphy, Aldama, Wieskamp, Alston, Bagley, Juzang, sont des gachettes avec suffisamment de taille pour espérer défendre plusieurs positions. Henry, Edwards, Lewis, Pons, Shannon, Agbaji, Dosunmu, Begarin, sont des défenseurs redoutés et polyvalents avec l'espérance d'un tir suffisamment régulier. Badji, Bassey, sont des excellents protecteurs de cercle. Jokubaitis et Nix des meneurs gestionnaires assez grands et costauds pour "survivre" défensivement. Entre les positions 30-35 et 80-100 d'une classe de draft, les différences de niveau au moment M (la soirée draft) sont généralement assez faibles. Il faut alors distinguer celui qui rentrera dans le moule sans gâcher l'équilibre du mélange, l'ingrédient magique mais indolore, la juste pincée de sel de votre vinaigrette (*). Il n'est donc pas rare de voir un joueur non drafté s'imposer en NBA, mais il est encore moins rare qu'un joueur non drafté reste dans l'oubli de la NBA et fasse le gros de sa carrière en G-League ou ailleurs. Au deuxième tour, les contrats garantis sont moins importants, moins douloureux pour les salary caps. On cherche le contributeur immédiat ou celui qu'on va pouvoir stasher à l'étranger, mettre en couveuse avant de l'appeler au sein de l'effectif suite à une accumulation de blessures, lors d'un tanking agessif, ou après un changement dans l'équipe dirigeante (GM, coach). 

(*) = oui, nous comparons les joueurs à des ingrédients, mais nous sommes conscients qu'ils sont des humains à la poursuite de leur rêve, nous l'avons suffisamment répété et prouvé pour nous permettre ce genre de comparaisons)

 

Allez, terminées les palabres, voici le classement.

 

Numéro 1 unanime

1 - Cade Cunningham - Oklahoma State Cowboys - 2001

Top 5 unanime

2 - Evan Mobley - Southern California Trojans - 2001

3 - Jalen Green - G-League Ignite Team - 2002

4 - Jalen Suggs - Gonzaga Bulldogs - 2001

Top 20 unanime

5 - Scottie Barnes - Florida State Seminoles - 2001

6 - Keon Johnson - Tennessee Volunteers - 2002

7 - Sharife Cooper - Auburn Tigers - 2001

8 - Jonathan Kuminga - G-League Ignite Team - 2002

9 - James Bouknight - Connecticut Huskies - 2000

10 - Moses Moody - Arkansas Razorbacks - 2002

Top 35 unanime

11 - Jaden Springer - Tennessee Volunteers - 2002

12 - Isaiah Jackson - Kentucky Wildcats - 2002

13 - B.J. Boston - Kentucky Wildcats - 2001

14 - Ziaire Williams - Stanford Cardinals - 2001

15 - Kai Jones - Texas Longhorns - 2001

16 - Josh Christopher - Arizona State Sun Devils - 2001

17 - Jalen Johnson - Duke Blue Devils - 2001

18 - Cameron Thomas - Louisiana State Tigers - 2001

19 - Tre Mann - Florida Gators - 2001

20 - Alperen Sengun - Besiktas - 2002

21 - Franz Wagner - Michigan Wolverines - 2001

Top 50 unanime

22 - Josh Giddey - Adelaïde 36ers - 2002

23 - Davion Mitchell - Baylor Bears - 1998

24 - Jared Butler - Baylor Bears - 1999

25 - Isaiah Todd - G-League Ignite Team - 2001

26 - Roko Prkacin - KK Cibona - 2002

27 - Greg Brown - Texas Longhorns - 2001

28 - Corey Kispert - Gonzaga Bulldogs - 1999

29 - Usman Garuba - Real Madrid - 2002

30 - J.T. Thor - Auburn Tigers - 2001

Draftés quand même

31 - Jeremiah Robinson-Earl - Villanova Wildcats - 2000

32 - Chris Duarte - Oregon Ducks - 1997

33 - Aaron Henry - Michigan State Spartans - 1999

34 - Miles McBride - West Virginia Mountaineers - 2000

35 - Kessler Edwards - Pepperdine Waves - 1999

36 - Johnny Juzang - UCLA Bruins - 2001

37 - Marcus Bagley - Arizona State Sun Devils - 2001

38 - Vrenz Bleijenbergh - Antwerp Giants - 2000

39 - Joshua Primo - Alabama Crimson Tide - 2002

40 - Nah'Shon Hyland - VCU Rams - 2001

41 - Trey Murphy III - Virginia Cavaliers - 2000

42 - Ibou Badji -  FC Barcelona Lassa - 2002

43 - Ayo Dosunmu - Illinois Fighting Illini - 2000

44 - Rokas Jokubaitis - BC Zalgiris - 2000

45 - Joël Ayayi - Gonzaga Bulldogs - 2000

46 - Juhann Begarin - Paris Basket - 2002

47 - Malcolm Cazalon - KK Mega Soccerbet - 2001

48 - Scottie Lewis - Florida Gators - 2000

49 - Ochai Agbaji - Kansas Jayhawks - 2000

50 - Daishen Nix - G-League Ignite Team - 2002

51 - Charles Bassey - Western Kentucky Hilltoppers - 2000

52 - Santi Aldama - Loyola (MD) Greyhounds - 2001

53 - Terrence Shannon JR - Texas Tech Red Raiders - 2000

54 - Joe Wieskamp - Iowa Hawkeye - 1999

55 - Yves Pons - Tennessee Volunteers - 1999

56 - DJ Steward - Duke Blue Devils - 2001

57 - Filip Petrusev - KK Mega Soccerbet - 2000

58 - Day'Ron Sharpe - North Carolina Tar Heels - 2001

59 - Derrick Alston Jr - Boise State Broncos - 1997

60 - John Petty Jr - Alabama Crimson Tide - 1998

 

Best from the rest : Carlos Alocen / Neemias Queta / Jalen Wilson / Isaiah Livers / Yoan Makoundou